Le billet sciences. Taux d'immunité : l'Inserm lance l'enquête EpiCOV
Cette enquête consiste à répondre à un questionnaire pendant 30 minutes sur sa santé, sa vie quotidienne et faire un prélèvement sanguin pour savoir si on est immunisé contre le virus.
Comment conseiller les autorités sur la gestion du virus ? C’est justement ce que veut faire l’Inserm avec une grande enquête nationale sur le taux d'immunité des Français mais aussi sur les conséquences du virus sur leur vie.
Si vous trouvez un courrier dans votre boîte aux lettres, si vous recevez un mail ou si vous avez un coup de fil de l’Inserm jeudi 30 avril, c’est peut-être parce que vous faites partie des 200 000 Français de plus de 15 ans tirés au sort dans un échantillon représentatif pour participer à cette enquête appelée EpiCOV. Tout doit vous être confirmé par une lettre officielle. Il s’agit de répondre à un questionnaire pendant 30 minutes sur votre santé et votre vie quotidienne mais aussi de faire un prélèvement sanguin pour savoir vous êtes immunisé contre le virus.
Tests sérologiques et questionnaire complet
Dans la première vague de l'enquête, 100 000 personnes vont recevoir un kit par courrier. Ensuite ce sera l'ensemble des personnes interrogées dont une partie d'enfants. Leur kit contient en fait un papier buvard pour recueillir quelques gouttes de sang. Elles devront renvoyer leur échantillon au laboratoire qui les analysera selon les critères les plus précis notamment afin de voir si la personne a développé ou pas les anti-corps neutralisants du virus. Certaines modélisations mathématiques estiment aujourd’hui qu’entre 6 et 10% des Français seraient immunisés. Là, il s’agit d’avoir une photo beaucoup plus précise avec des données sanguines, y compris chez des personnes qui n’auraient pas eu de symptômes ou très peu.
Double enquête sociale et médicale
De plus en plus de pays se lancent dans ce type d'enquête parce que les tests se sont bien améliorés. L'Italie, la Grande-Bretagne vont faire de même, l'Allemagne a lancé une enquête épidémiologique de ce type, il y a deux semaines. Mais l’originalité de la France est de faire une double enquête, de mêler la science médicale et la science sociale. L’idée est d’analyser non seulement le taux d’immunité des Français mais aussi chez qui le virus a le plus circulé, dans quels départements, dans quelles catégories socio-professionnelles.
Les chercheurs veulent aussi avoir des données sur la façon dont le confinement change le quotidien des Français : comment gagnent-ils leur vie, comment mangent-ils, ont-ils de nouvelles maladies, ont-ils de nouvelles relations ? Des informations précieuses pour piloter le déconfinement puisqu’aujourd’hui, il y a le virus mais aussi ses conséquences qu’il faut comprendre et gérer. Les scientifiques espèrent pouvoir donner des premiers résultats fin mai.
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