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Le billet sciences. Les micro-plastiques : radeau pour les virus et les bactéries sur l'océan

Le gouvernement vient d’augmenter le montant des amendes pour abandon de déchets. Il faut dire que ces déchets finissent en général dans l’océan. Ce n’est pas qu’un problème d’environnement mais aussi une question sanitaire.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des bouteilles en plastique au bors de la mar vers Beyrouth (Liban). Photo d'illustration. (JOSEPH EID / AFP)

Il ne faut que quelques minutes de plongée sous-marine, à Laurent Lombard, un ingénieur d’une quarantaine d’années, pour trouver des masques et des gants juste en face de la plage d’Antibes. Le week-end dernier, son association Mer propre en a trouvé encore des dizaines devant Golfe Juan. Même jetés sur un trottoir en ville, avec le jeu des pluies, du vent, du ruissellement, 80% de nos déchets sauvages finissent en mer au point de la plastifier.

Les micro-plastiques servent de radeau aux virus et aux bactéries

En travaillant sur la "plastisphère", cette soupe de micro-plastiques que l'on trouve au milieu des océans et même en Méditerranée, les chercheurs Eric et Linda Zettler ont découvert, il y a un peu plus de deux ans, une véritable mini-faune de virus et de bactéries. Ils adorent y proliférer. Un peu comme s’ils étaient sur un bateau de croisière où on les nourrit et on les fait voyager très loin. Les deux scientifiques américains s’inquiètent particulièrement de la présence de vibrio, une bactérie responsable de l’épidémie de choléra chez les hommes. Ils mènent des travaux de recherche pour voir si cette bactérie peut provoquer des maladies gastriques chez les mammifères marins comme le rorqual, quand ils mangent du plancton et avec lui des micro-plastiques.

Autre problème : les virus marins jouent un rôle aussi majeur sur les micro-organismes de l'océan et sur leur capacité à capter du CO2. Les chercheurs de l'Ifremer tentent, eux, de renseigner les différents virus présents naturellement dans l'océan et de comprendre leur interaction.

Pas de coronavirus dans les déchets marins

Les analyses de l’Ifremer sur de nouveaux échantillons d’eau de mer n’ont toujours pas révélé la présence de coronavirus dans l'environnement. En plus, c’est un virus avec une enveloppe huileuse qui résiste peu aux UV ou à la chaleur mais ce n’est pas pour ça que les gants ou les masques en plastique ne posent pas de véritable problème sanitaire, puisqu’ils contiennent des substances toxiques, des perturbateurs endocriniens ou des molécules bromées. Une fois déchiquetés en micro-plastiques, ils sont assez petits pour être consommés par les poissons que nous-mêmes nous allons ensuite manger. Polluer notre océan peut aussi finir par nous rendre malades.  

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