Le billet sciences : le débat est relancé sur la saisonnalité du virus
Didier Raoult, directeur de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée a émis l'hypothèse que l'épidémie de Covid-19 serait saisonnière. Une hypothèse qui crée la polémique.
Le professeur Didier Raoult a encore jeté un pavé dans la mare.
Il estime qu’il est possible qu’il n’y ait plus de cas de Covid-19 d’ici un mois dans les pays tempérés comme le nôtre. Pour d’autres médecins, il ne faut pas avoir une vision simpliste.C’est une étude préliminaire de deux chercheurs du MIT, Quasim Burkhari et Yusuf Jameel qui a relancé le débat, il y a quelques jours. Elle montre que 90% des transmissions de Covid-19 se sont produites dans des pays où les températures moyennes oscillent entre 2 et 17°C alors qu’ailleurs la maladie progresse plus lentement. Un coup d’œil à la carte de la pandémie faite sur le site de l’université John Hopkins montre bien sa prépondérance dans les pays qui sortent de l'hiver alors qu'ailleurs l’épidémie, importée par des habitants revenant d’Asie ou d’Europe, a progressé plus doucement.
Un virus sensible aux températures et à l'humidité
Depuis le début de l'épidémie, les infectiologues sont dans le doute parce que des zones où il fait chaud comme la Floride ou le Texas sont aujourd'hui très touchées. En Inde, pays aux climats variés et très observé par les chercheurs, les cas progressent plus dans les zones tempérées mais aussi parce que le confinement est difficile à respecter dans ces endroits très peuplés. En laboratoire, les gouttelettes contaminées s’évaporent plus rapidement quand il fait chaud, le virus est moins actif. La plupart des chercheurs pensent que l’épidémie peut se réduire avec le confinement tout en continuant à bas bruit dans la population pendant l’été et revenir l’automne prochain comme cela se passe avec d’autres coronavirus bénins qui nous provoquent un simple rhume, ou la grippe.
Un virus au comportement nouveau ?
Depuis le début, ce virus surprend aussi les chercheurs qui n'ont pas tous vus venir son ampleur. Et s’il avait un comportement différent des autres virus saisonnier ? D’autant que les deux chercheurs du MIT estiment aussi dans leur étude que l’humidité joue un rôle clé pour faire disparaître le virus. Ils proposent de pousser les recherches sur ce point notamment dans les pays de mousson. Mais ni à Paris, ni à Chicago, il ne fait assez humide pour atteindre ce niveau. Il peut donc nous surprendre. D’autant qu’un autre coronavirus : le Mers sévit toujours au Moyen-Orient, même dans des climats chauds.
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