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Le billet sciences. Épandages agricoles : une pollution atmosphérique qui fragilise les patients atteints par le Covid-19

L'association Respire a déposé un référé liberté, le 7 avril dernier, devant le Conseil d’État demandant la réglementation des épandages agricoles qui contribuent à l'augmentation des particules fines et fragilisent les patients atteints par le Covid-19.

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un agriculteur pulvérise des pesticides sur un pâturage à Aulnoy-lez-Valenciennes (Nord), le 23 janvier 2020. (MAXPPP)


L'association Respire, pour la prévention et l'amélioration de la qualité de l'air et la défense des victimes de la pollution, a déposé un référé liberté le 7 avril dernier, devant le Conseil d'État sur le lien entre pollution et coronavirus Covid-19. Ces pollutions aux particules fines liées aux épandages agricoles. 

Des faits réels  

Une étude récente de l’université d’Harvard a démontré qu’une pollution aux particules fines, augmentait de 15% la mortalité au Covid-19. L’association Respire est une association de citoyens, fondée en février 2011, dédiée à l’amélioration de la qualité de l’air, elle a donc déposé un référé devant le Conseil d’État pour limiter les épandages agricoles.

On sait que depuis le confinement actuel, la pollution de l’air (Nox, ozone, dioxyde d’azote…) a considérablement baissé, mais il y a eu des épisodes de pollution, alors qu’il n’y a quasiment pas d’industrie et pas de voitures ; restent donc les épandages agricoles et les feux de bois.

Corinne Lepage, ancienne ministre, avocate de l'association Respire

Selon l’ADEME (l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l’énergie) l’ammoniaque, dont 90% est issu de l’agriculture, est une contribution aux pics de particules fines. Sont notamment en cause les épandages d’engrais, de fertilisants, d’herbicides ou de pesticides. 

Le problème des particules générées par l’épandage est lié à la pollution en général, qui est toxique et irrite les voies respiratoires. Un ensemble de publications scientifiques montrent que cette pollution de l’air, va aggraver l’épidémie actuelle, et c’est pour ça qu’il est particulièrement important de faire diminuer cette pollution.

Olivier Blond, président de l'association Respire

À chaque printemps, les épandages sont responsables de pics de pollution. Cette période de confinement, avec la baisse notamment des transports, a permis d’attribuer une part importante des émissions de particules fines aux épandages agricoles. L’association Respire demande donc des restrictions en cas d’épidémie.

Il faut agir selon Corinne Lepage  

"On ne demande pas la lune, souligne l'avocate de l'association Respire. On demande des choses qui existent déjà en considération du principe de précaution, et du fait qu’il y a des études qui montrent qu’il pourrait y avoir un lien entre les particules fines et une augmentation de l’exposition au Covid-19."   

Près de 20% des agriculteurs déclarent un revenu nul ou un déficit d’exploitation. Il faut concilier productivité et protection sanitaire et cela devra forcément passer par une aide de l’état pour favoriser une agriculture respectueuse de l’environnement et de la santé. L’opinion publique à l'issue de cette crise sera déterminante.    

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