"J'attends les consignes" : une famille du Haut-Rhin s'adapte comme elle peut à la fermeture des établissements scolaires à cause du coronavirus
Les écoles, les collèges et les lycées sont fermés pour 15 jours dans les zones les plus touchées par la propagation du coronavirus en France, comme dans le Haut-Rhin.
"J'ai l'impression qu'on a lâché une bombe et 'débrouillez-vous'", confie Virginie, une mère de famille habitant Sentheim, près de Mulhouse (Haut-Rhin). Elle a quatre enfants scolarisés, et comme pour les familles des 300 000 élèves concernés par ces fermetures d'établissements scolaires, la situation est loin d'être claire. La mesure concerne les écoles, les collèges et les lycées des foyers les plus actifs du coronavirus en France.
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La question se pose notamment pour les deux plus jeunes enfants, en CM1 et en cinquième. Le collège n'a pas prévenu de la fermeture, on est bien loin des cours à distance. "J'attends les consignes du collège qu'on n'a pas encore eues, explique Virginie. Pour la primaire, c'est pareil."
Je verrai aussi par rapport au temps que j'ai. Ils savent qu'au minimum, il y aura un créneau lecture, pendant lequel on s'installe et on lit.
Virginie, mère de familleà franceinfo
Pour les supports pédagogiques en ligne, les quatre enfants de la fratrie devront partager les deux ordinateurs familiaux. L'académie promet aussi des documents physiques pour ceux qui n'ont pas d'accès au numérique. Lucas, le cadet, en terminale littéraire, a déjà reçu des consignes de travail : "Voici mon bureau numérique, c'est la plateforme d'espace d'échanges du lycée. C'est un peu long à se connecter... Là par exemple, on a une professeure d'anglais qui nous a dit qu'on devait préparer notre dossier, c'est pour le bac. En cours, normalement, elle aurait pu nous aider mais là du coup, je pense qu'on va devoir se débrouiller."
On nous a dit d'éviter de saturer la boîte mail, donc si on a des questions, ça peut être problématique.
Lucas, en classe de terminaleà franceinfo
Lucas s'inquiète aussi de son assiduité au travail, sans les cours au lycée. "Ce n'est pas considéré comme des vacances, donc je vais me réveiller tôt, je vais devoir travailler, relire mes cours. Mais me connaissant, c'est possible que je me dissipe. Je suis assez procrastinateur de temps à autres", concède l'adolescent. L'avantage, c'est que les tentations extérieures sont limitées : les piscines et les clubs sportifs aux alentours sont fermés. Mais il espère surtout que la fermeture ne sera pas prolongée, il a un bac blanc dans deux semaines.
"On se retrouve le lundi matin lâché"
Pour sa mère, Virginie, ce n'est pas simple non plus : elle est assistante maternelle. Et paradoxalement, avec la fermeture des écoles, elle va moins travailler. Certains parents se sont réorganisés pour garder leurs enfants. "Pour moi, ce sera à peu près 300 euros de baisse de salaire, assure-t-elle. Même au niveau des arrêts de travail, il n'y a pas assez de précisions, ça a été lancé un vendredi soir quand tout est fermé, quand on ne peut pas avoir des réponses. Donc on se retrouve le lundi matin lâché en chute libre." Virginie garde quand même deux enfants, en plus des siens. Pour l'instant, ce sera donc grande tablée, jeux de société et balades en forêts si le temps le permet.
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