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"J'ai du mal à imaginer comment on peut faire" : des dirigeants de clubs sportifs se creusent la tête pour le déconfinement

La pratique du sport en club sera possible en France à compter du 11 mai à conditions de respecter les précautions sanitaires. Un soulagement pour des milliers de clubs, mais avec de nombreuses interrogations suivant les disciplines.

Article rédigé par Jean-Pierre Blimo - Edité par Pauline Pennanec'h
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Un ballon de basket-ball sur le parquet d'un terrain. Photo d'illustration. (VINCENT VOEGTLIN / MAXPPP)

À partir du 11 mai, "la pratique du sport en club pourra se faire en accueillant 10 personnes en extérieur", a confirmé samedi 2 mai sur franceinfo Roxana Maracineanu, ministre des Sports. Des propos qui suscitent l'interrogation de nombreux dirigeants de clubs, en fonction des disciplines.

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Un cycliste qui va s'élancer de nouveau sur les routes n'aura pas les mêmes contraintes que des pratiquants de sports collectifs ou encore de sports de combat où les duels sont inévitables. Dans les sports de raquette, la situation est intermédiaire. Par exemple, dans le tennis, on s'échange des balles à une distance moyenne. Au delà des mesures d'hygiène renforcées, des conditions de jeu inédites vont être annoncées.

Chaque joueur devrait ainsi lancer sa propre balle et ne pourra ramasser celles de l'adversaire qu'avec sa propre raquette. Didier Bauer, le président de l'AS PTT Metz, s'interroge. "C'est complexe...", réagit-il. Selon lui, on ne pourra pas éviter dans le club "des débordements entre les gens qui sont censés se faire confiance". Didier Bauer s'interroge : "Reste la responsabilité du club de dire si on prend la température à l'entrée du club, comment on désinfecte le court, ou en tout cas les espaces où on s'assoit avant et après... Et se posera la question dans un deuxième temps de l'ouverture du club-house, etc. Mais qu'on alignera sûrement l'ouverture des restaurants dans la même logique."

Des basketteurs limités dans leurs entraînements

Des questions se posent aussi dans les sports collectifs. Les basketteurs, par exemple, ont un énorme besoin de s'entraîner sous les paniers et le font souvent en groupe. Si ce n'est pas possible, ce sera très handicapant, a fortiori pour les joueurs professionnels, s'inquiète l'entraîneur du STB Le Havre, Hervé Coudray. "C'est vraiment très limité, comme travail, explique le coach. Le rapport du duel, du un contre un, existe énormément au basket, et là, c'est comme si on révisait notre alphabet, comme un musicien qui révise ses gammes... C'est un premier pas."

J'ai des joueurs qui vont pouvoir sortir pour courir, mais ça va être encore beaucoup tout seul et sans le ballon... Ça va être encore compliqué !

Hervé Coudray, entraîneur du STB Le Havre

à franceinfo

Mais les sports de combat auront sans doute les contraintes les plus handicapantes. Ainsi, Jean-Paul Levrel, responsable du judo au Cercle Paul Bert de Rennes, est très inquiet pour sa discipline. "Ça va être compliqué, il ne faut pas se voiler la face, lâche-t-il. On fait partie des sports qui sont quand même les plus au contact. J'ai du mal à imaginer comment on peut faire." Selon qu'on soit adulte ou enfant, le judoka explique que l'apprentissage fonctionne différemment : "Un adulte, on peut éventuellement le faire travailler tout seul, ou à deux avec un masque, éventuellement. Mais les enfants, on ne pourra pas. Je peux vous dire qu'on se tourne la tête dans tous les sens !"

Les moins contraints seront les sportifs individuels, comme les coureurs à pied ou les cyclistes... même si une distanciation sera toujours obligatoire.

Des dirigeants de clubs sportifs se creusent la tête pour pouvoir reprendre - Reportage Jean-Pierre Blimo

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