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Info franceinfo Coronavirus : Grégory Zaoui, le cerveau d'une gigantesque escroquerie au fisc, bientôt libéré

Avec l’épidémie du Covid-19, la justice a accédé à sa demande. Figure de "l'escroquerie du siècle", la fraude à la taxe carbone, Grégory Zaoui va sortir de prison pour être placé sous bracelet électronique le 3 août prochain.

Article rédigé par David Di Giacomo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Vue depuis la prison de la Santé, à Paris, le 12 avril 2019. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Grégory Zaoui, le cerveau de "l’escroquerie du siècle", va sortir de prison pour être placé sous bracelet électronique dans les prochaines semaines, révèle franceinfo de sources proches du dossier. Grégory Zaoui bénéficie des aménagements de peine qui visent à désengorger les prisons dans le cadre de l'épidémie de coronavirus.

Figure de l'escroquerie à la taxe carbone qui a fait perdre au moins 1,6 milliard d’euros au fisc entre 2008 et 2009, Grégory Zaoui a été condamné à deux reprises à six ans de prison pour escroquerie en bande organisée. En détention provisoire, puis en fuite pendant un an et demi, il a fini par se rendre en février 2019 et était depuis détenu à la prison de la Santé, à Paris. Depuis un an, il demandait à pouvoir bénéficier d’une libération conditionnelle, ce qui lui a toujours été refusé par le parquet.

"Plus de parloir, plus de famille, plus aucune activité..."

Avec l'épidémie de Covid-19, la justice accède donc aujourd'hui à sa demande. Dans une décision du 14 mai que franceinfo a pu consulter, le juge d’application des peines souligne que "dans la situation actuelle de crise sanitaire, des mesures de retour progressif en liberté doivent être prises pour assurer la dignité des personnes et protéger leur droit à la santé. Il doit être relevé au surplus que Monsieur Zaoui a accompli une partie importante de sa peine et qu'il a justifié, tout au long de sa détention d'importants efforts d'insertion"

Le vide et l'ennui total (...), je me sens véritablement en danger.

Grégory Zaoui, détenu à la prison de la Santé

dans un courrier à son avocat

Le 29 mars dernier, en pleine épidémie, Grégory Zaoui, 48 ans, avait décrit dans une lettre que franceinfo a pu consulter ses conditions de détention à la prison de la Santé : "Plus de parloir, plus de famille, plus aucune activité culturelle et cultuelle, plus de bibliothèque, plus de travail, plus de suivi psychologique, tout s’est arrêté depuis le 16 mars 2020. Plus d’accès au sport. Bref, le vide et l’ennui total. Ici les surveillants n’ont pas de protection, nous non plus, l’accès aux soins est devenu très compliqué. Je me sens véritablement en danger, je ne vais plus en promenade par crainte d’être contaminé." 

Alors que Grégory Zaoui va cette fois bénéficier d’une libération conditionnelle et d’un placement sous bracelet électronique dans les prochaines semaines, il se dit "apaisé" et souhaite "retrouver une vie normale, loin de toute délinquance, et travailler pour pouvoir notamment, honorer les échéanciers de règlements des dommages et intérêts", selon son avocat, maître Samuel Habib. Avec le confinement et la crise sanitaire, 13 500 détenus ont déjà bénéficié d’une libération anticipée, selon Stéphane Bredin, le directeur de l’administration pénitentiaire.

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