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"Il n'y a quasiment personne" : sur les marchés, les commerçants peinent à écouler leur stock pendant le confinement

A cause du confinement mis en place depuis mardi en France, les marchés rencontrent des difficultés pour vendre leurs produits. 

Article rédigé par franceinfo - Farida Nouar, Edité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Beatrice sur le marché de plein air de Vannes au jardin des Remparts.  (FARIDA NOUAR / RADIO FRANCE)

Sur le marché de plein air de Vannes dans le Morbihan, de belles fraises de Plougastel colorent l’étal d’Isabelle. Des centaines de barquettes sont prêtent à être dégustées mais à cause du confinement contre le coronavirus, il y a peu de clients et elle n'arrive pas à tout vendre. "Là, on se retrouve avec de gros stocks de produits qu'on arrive pas à écouler. On a certains marchés qui ferment, d'autres pas, c'est assez confus pour les clients aussi", déplore-t-elle. 

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Sur le marché, Béatrice, maraichère, prend le maximum de précautions durant cette période de pandémie. "On a installé des rubans de chantier à 1,5 mètre de l'étalage pour que les clients ne puissent pas s'approcher trop. On préconise tout paiement par carte bancaire", raconte-t-elle alors que ce marché a failli être annulé. Plusieurs autres marchés dans le Morbihan ont été fermés. Béatrice a déjà perdu du chiffre d'affaires mais selon elle il faut rester ouvert : "Il faut que les gens continuent à manger et il faut qu'on puisse continuer à vivre."

A une vingtaine de kilomètres à Saint-Jean-Brévelay, les vergers de Kerfrolo produisent des pommes, des poires et des produits régionaux. Sur son exploitation Dominique Liard fait aussi de la vente directe mais les caisses de pommes sont encore bien pleines. Les clients se font rare raconte-t-il. "On a eu cinq ou six personnes alors que d'habitude on en a 40 ou 50 l'après midi. Depuis mardi, il n'y a quasiment personne. Si ça continue comme ça, ça va être 50 tonnes à jeter."

J'ai une vendeuse et deux employés sur les marchés, on verra la semaine prochaine mais on va être obligés de les mettre au chômage, c'est catastrophique. On va avoir une baisse du chiffre d'affaires et donc des dettes. J'ai de la trésorerie mais ça ne va pas durer longtemps. 

Dominique Liard

à franceinfo

Dominique Liard fait de la vente directe sur son exploitation à Saint Jean Brévelay.  (ERIC AUDRA / RADIOFRANCE)

A Quiberon, le bateau de Romain Auffret est amarré au port depuis plusieurs jours. Le jeune patron pécheur n’est sorti en mer qu’une fois cette semaine, ce n’est plus rentable pour lui. "Le soucis, c'est qu'il n'y a pas beaucoup d'acheteurs à la criée. Le poisson ne se vend pas cher. Le merlan à la ligne, que je vends d'habitude jusqu'à 9,5 euros, je l'ai vendu autour de 6 euros, explique-t-il à franceinfo. Si les grosses entreprises de mareyeurs ferment, ils n'achètent plus et les prix chutent. C'est un peu la catastrophe au niveau du prix". Romain Auffret pourtant ne demande qu'une chose : repartir en mer parce qu'un "bateau n'est pas fait pour être au quai". 

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