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Gestion du Covid-19 : la mise en examen d'Agnès Buzyn "est totalement logique", estime l'avocat de trois plaignants

L'ex-ministre de la Santé a été mise en examen vendredi pour "mise en danger de la vie d'autrui" à l'issue de son audition par des magistrats de la Cour de justice de la République.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Yassine Bouzrou.  (CONSTANCE VIOT / RADIO FRANCE)

Maître Yassine Bouzrou, estime que la mise en examen d'Agnès Buzyn pour sa gestion de la crise sanitaire "totalement logique" vendredi 10 septembre sur franceinfo. Il représente un syndicat de police ainsi que deux personnes qui ont perdu un membre de leur famille, dont les plaintes ont été recevables par la Cour de justice de la République.

franceinfo : Que reprochent-ils à l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn ?

Me Yassine Bouzrou : Mes clients reprochent un certain nombre de fautes commises par des responsables politiques, notamment Madame Buzyn. On lui reproche de ne pas avoir dit la vérité sur les masques, sur la mauvaise gestion des stocks. Le gouvernement avait indiqué que les masques ne servaient à rien. Donc les gens estimaient qu'ils étaient en sécurité et qu'il n'y avait pas besoin de porter des masques. Le confinement a été tardif, estiment mes clients. Et de manière générale Mme Buzyn a minimisé dans ses prises de parole l'ampleur de l'épidémie. Elle a indiqué qu'il n'y avait aucun danger pour la population.

Tous ces éléments constituent des fautes, et c'est pour ça qu'une plainte avait été déposée pour "mise en danger de la vie d'autrui" et pour "abstention volontaire de combattre un sinistre". Cette mise en examen est totalement logique d'un point de vue purement juridique, puisqu'en droit, lorsqu'il y a des indices graves et concordants laissant présumer qu'un personne ait pu commettre une infraction on doit mettre en examen. Concernant Mme Buzyn, il n'y a pas qu'un indice grave, il y en a un certain nombre.

Vous n'avez pas l'impression de juger la ministre de la Santé, a posteriori, avec les éléments que l'on connaît maintenant mais pas à l'époque ?

Non, parce qu'à l'époque, lorsque Mme Buzyn indique qu'il n'y aucun risque pour la population, il y a déjà énormément d'informations qui émanent du monde entier. Il fallait être totalement irresponsable à cette époque-là pour dire des choses pareilles.

Concernant les masques, ont imposait le port du masque dans beaucoup de pays. Donc d'affirmer de manière péremptoire à la population que les masques ne servent à rien, c'est hallucinant. (…) Donc tous les éléments qui ont été appréciés par la Cour de Justice de la République ne sont que des éléments qui étaient connus à l'époque. C'est la raison pour laquelle des perquisitions ont eu lieu. Et les magistrats travaillent notamment sur des éléments qui ont été saisis.

Agnès Buzyn est mise en examen pour "mise en danger de la vie d'autrui", ça veut dire que ce sont des erreurs volontaires ?

Oui, puisque que la "mise en danger" est forcément délibérée. Donc la CJR retient un comportement volontaire.

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