Fin du chômage partiel le 1 juin : "L'État ne pourra pas porter ad vitam aeternam plus de la moitié de l'emploi salarié en France", note la CPME
la Confédération des petites et moyennes entreprises réclame une directive européenne pour "sécuriser tous ceux qui aujourd'hui ont des responsabilités", à savoir les entreprise et les maires.
François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), a prévenu jeudi 30 avril sur franceinfo que "l'État ne pourra pas porter ad vitam aeternam sur l'argent de tous les Français plus de la moitié de l'emploi salarié en France". À partir du 1er juin, le gouvernement entend supprimer le chômage partiel pour les salariés qui ne souhaitent pas mettre leurs enfants à l’école si cette dernière est ouverte.
franceinfo : Selon vous, la suppression du chômage partiel à partir du 1er juin est logique ?
François Asselin : Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que de toute façon, l'État ne pourra pas porter ad vitam aeternam - sur l'argent de tous les Français - plus de la moitié de l'emploi salarié en France ou du secteur marchand. C'est impossible. Au bout d'un moment, effectivement, tout risque de s'effondrer au niveau économique. Il faut faire avec ces contraintes. On n'a pas le choix. Par contre, nous, entrepreneurs, on ne se pose pas la question d'ouvrir ou ne pas ouvrir.
On sait très bien que si on n'ouvre pas, l'entreprise disparaît et les salariés se retrouvent au chômage tout court.
François Asselin, président de la CPMEà franceinfo
Donc, il faut bien qu'on trouve des moyens pour continuer à vivre et donc à travailler avec ces contraintes. Malheureusement, on l'a compris à travers le discours du Premier ministre, ces contraintes, elles ne s'arrêteront pas rapidement. On est pour vivre avec pendant un an, voire deux ans, le temps que nous trouvions un vaccin, si bien que les problèmes de l'école d'aujourd'hui seront exactement les mêmes en termes d'organisation à la rentrée du mois de septembre.
Quelle conséquence aura la suppression du chômage partiel pour les entreprises ?
Il faut que chacun prenne ses responsabilités. C'est-à-dire qu'effectivement, si on arrête l'accompagnement des salariés d'un côté et des entreprises de l'autre, derrière, le chômage partiel malheureusement se transformera directement en licenciement économique. Il n'y aura pas d'autre solution. L'employeur, lui, n'aura pas d'autre moyen que d'ajuster l'effectif parce que ce qu'on ne sait pas faire, c'est payer des gens à ne rien faire. C'est impossible. Votre modèle économique s'effondre, donc il faudra de toute façon, s'il n'y a plus d'accompagnement des entreprises, ajuster les effectifs. Et ça, c'est très, très douloureux. Vous savez, dans une entreprise, surtout dans une PME à taille humaine, souvent vos collaborateurs, c’est vous qui les avez formés, c'est vous qui les avez accompagnés. Vous les connaissez depuis des années et se dire que je vais être obligé de m'en séparer parce que mon modèle économique d'aujourd'hui et de demain n'est plus viable, c'est beaucoup plus en charge émotionnelle que de mettre en place des mesures barrières sûres.
Comprenez-vous les maires qui refusent d’organiser la rentrée scolaire avant septembre ?
Ce que nous pensons, c'est qu'il faut mettre un cadre juridique qui permette de sécuriser tous ceux qui aujourd'hui ont des responsabilités.
Il est complètement anormal que dans une situation comme celle-ci que nous ayons seuls la responsabilité de la santé de nos salariés ou qu'un maire ait seul la responsabilité de la santé des élèves de l'école ou des enseignants.
François Asselin
Il faut absolument qu'il y ait une directive européenne qui existe pour cela. Il faut la transposer en France. Que nous puissions en confiance prendre nos responsabilités, c'est indispensable. Et c'est incontournable, pas de protection, pas de travail. Donc, il faut que tous les agents municipaux, ceux qui travaillent dans les écoles et ceux qui travaillent dans les entreprises aussi puissent être protégés. C’est non-négociable.
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