En Afrique, la lutte contre le VIH est ralentie par l'épidémie de Covid-19, alerte l'OMS

Effet collatéral. La lutte contre le VIH, qui avait considérablement progressé au cours des dix dernières années, a été ralentie par l'apparition du Covid-19, a mis en garde l'Organisation mondiale de la santé, mardi 7 décembre. L'OMS appelle à combattre simultanément ces deux pandémies. De nombreux pays ont pris du retard sur les objectifs internationaux "et les difficultés liées au Covid-19 ont aggravé la situation", a déclaré l'OMS dans un communiqué.

L'objectif mondial est de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030. Selon des données de la conférence internationale sur le sida et les infections sexuellement transmissibles, qui se tient actuellement en Afrique du Sud, seuls neuf pays sont en bonne voie pour atteindre l'objectif : le Botswana, le Cap-Vert, le Kenya, le Lesotho, le Malawi, le Nigeria, l'Ouganda, le Rwanda et le Zimbabwe.

Près de 700 000 morts en 2020

"Le visage du VIH est encore très majoritairement celui d'une femme noire", a déclaré le ministre de la Santé sud-africain, Joe Phaahla, dans un discours à l'ouverture de la conférence. L'Afrique subsaharienne abrite les deux tiers (67%) des personnes vivant avec le VIH, selon l'ONU, et les femmes et les filles représentent 63% des nouvelles infections. Avec 7,8 millions de cas, l'Afrique du Sud est le pays du monde le plus touché.

Le Covid-19 "a rendu encore plus difficile la lutte contre le VIH, mais un virus ne doit pas prendre le pas sur un autre", a mis en garde le docteur Matshidiso Moeti, directrice de l'OMS Afrique. Le nombre de nouvelles infections avait diminué de 43% au cours de la dernière décennie et le nombre des décès avait diminué de près de la moitié. A ce jour, 37,7 millions de personnes vivent avec le virus, selon l'ONU. En 2020, 680 000 personnes sont mortes d'une maladie liée au sida.