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Emmanuel Macron veut "emmerder" les non-vaccinés : "Une stratégie électorale indigne d'un président", juge Éric Ciotti

"Ce n'est pas de la franchise, mais de la provocation", déplore le député LR des Alpes-Maritimes.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le député LR Eric Ciotti, le 5 janvier sur France Inter. (FRANCEINTER / RADIO FRANCE)

"C'est une stratégie électorale qui est indigne d'un président de la République", a réagi mercredi 5 janvier sur France Inter Éric Ciotti, député Les Républicains des Alpes-Maritimes, concernant les propos d'Emmanuel Macron qui s'est dit décidé à "emmerder" les non-vaccinés "jusqu'au bout" dans une interview au Parisien [article payant]. Le conseiller "autorité" de Valérie Pécresse, candidate LR à la présidentielle, a estimé que "le candidat Macron qui apparaît dans cette interview place sa candidature sous le signe de la violence verbale".

"Une violence verbale assumée", relève Éric Ciotti qui considère que "ce n'est pas un dérapage" puisque "c'est une interview écrite, donc relue par Monsieur Macron, ou du moins par ses collaborateurs". "C'est une stratégie de rupture et de division", a-t-il ajouté, estimant que "ce n'est pas de la franchise, mais de la provocation" de la part d'Emmanuel Macron qui "veut cliver et diviser".

Éric Ciotti s'est ensuite prêté "à une analogie peut être hasardeuse" en rappelant qu'en 2016, lorsque qu'Emmanuel Macron n'était pas encore président, "il avait refusé la déchéance de nationalité pour les terroristes islamistes considérant que tout le monde est citoyen". "Là, les non-vaccinés seraient peut-être plus dangereux que les terroristes ?", s'est interrogé l'élu LR en référence au passage où le président assure que "quand ma liberté vient menacer celles des autres, je deviens un irresponsable et un irresponsable n'est plus un citoyen". Pour Éric Ciotti, "c'est un raisonnement extrêmement choquant qui montre que ce quinquennat aura été un quinquennat de fractures et de violence".

Le député a ainsi dénoncé le "mépris social", "la condescendance hautaine" d'un président "qui n'aime pas ceux qui ne pensent pas comme lui". "Je souhaite qu'on aille vers ses 5 ou 6 millions de Français qui ne sont pas encore vaccinés, qui sont menacés et qui prennent un risque pour eux-mêmes", a poursuivi le député LR, appelant "à lever leurs doutes sans les insulter". Il faut, selon lui, les cibler et "systématiquement les contacter".

Alors que l'examen du projet de loi sur le pass vaccinal a une nouvelle fois été suspendu dans la nuit de mardi à mercredi à l'Assemblée nationale en raison de la polémique suscitée par les propos du chef de l'État, Éric Ciotti a jugé que ce n'est pas "ce qui se passe à l'Assemblée" qui est ridicule, "ce qui est ridicule c'est l'organisation de ce débat par l'exécutif". Il y voit "là aussi", une façon de faire "assez provocante". "On ne peut pas examiner 500 à 600 amendements en quelques heures. Soit c'est de la provocation, soit c'est de l'amateurisme, sans doute un peu des deux", a-t-il estimé. "À nous de ne pas tomber dans la provocation", a-t-il conclu rappelant "qu'avec Valérie Pécresse", ils ont "toujours eu une attitude de responsabilité" et que les LR "ne s'opposeraient pas à ce texte dans une très grande majorité", malgré quelques dissensions au sein du parti.

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