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Emmanuel Macron disant vouloir "emmerder les non-vaccinés" : "J'ai attendu avec une certaine curiosité le retour de l'Elysée", confie le patron du "Parisien"

Invité d'"Info médias" sur franceinfo, le directeur des rédactions du "Parisien", Jean-Michel Salvator, est revenu sur les coulisses de l'interview du chef de l'Etat et sa sortie sur les Français réticents à la vaccination anti-Covid.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Emmanuel Macron à l'Elysée le 1er février 2022.  (SARAH MEYSSONNIER / AFP)

Un mois après, les coulisses. Dans un entretien accordé au Parisien, le 4 janvier 2022, Emmanuel Macron a déclaré vouloir "emmerder les non-vaccinés". Une petite phrase qui a fait beaucoup parler, souvent polémiquer et parfois reprise par les opposants du chef de l'Etat lui rendant la pareille. 

Ce jour-là, le chef de l'Etat répondait à une question d'une lectrice du Parisien soulignant que les non-vaccinés du Covid-19 "occupent à 85% les réanimations", ce qui entraîne un report des opérations. "La quasi-totalité des gens, plus de 90%, ont adhéré" à la vaccination et "c'est une toute petite minorité qui est réfractaire", explique-t-il. "Celle-là, comment on la réduit ? On la réduit, pardon de le dire, comme ça, en l'emmerdant encore davantage. Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l'administration quand elle les bloque, souligne Emmanuel Macron. Eh bien là, les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder.

"Il est allé tellement loin"

Sur franceinfo, le directeur des rédactions du Parisien, Jean-Michel Salvator, a dévoilé les coulisses de ce que certains dans l'opposition qualifiait de "propos indigne et irresponsable". 

Au micro de Célyne Baÿt-Darcourt, il se souvient de l’après-interview : "Je me suis dit : comment ça va se passer ? Parce qu'évidemment, quand vous êtes face aux lecteurs, vous ne pouvez pas retirer. La règle en presse écrite, c'est qu'on fait l'interview et après on envoie la retranscription avec un homme politique ou avec un représentant syndical ou un patron, avant validation. On lui fait relire l'interview une fois qu'on l'a retranscrite. Et puis ensuite, on accepte, qu'il y ait éventuellement quelques petites modifs, étant entendu que la relecture n'est pas la réécriture", précise-t-il.

Et de confier : "Là, Emmanuel Macron est allé tellement loin que, évidemment, il ne pouvait pas changer ce mot. Surtout qu'il avait été prononcé plusieurs fois devant des lecteurs qui sont forcément très attentifs. J'ai attendu avec une certaine curiosité le retour de l'Elysée mais ils n'ont rien voulu changer..."

"J'ai le sentiment que cette phrase n'était pas préméditée. Macron voulait se payer les antivax, c'était évident, mais peut-être pas avec ces mots-là."

Jean-Michel Salvator

à franceinfo

"Je pense qu'il est allé au-delà de ce qu'il a voulu dire, il s'est laissé emporter. Et tout compte fait, ils ont réfléchi et se sont dit 'on laisse tant pis, on verra'. Et on a vu !", conclut le patron de presse.

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