Discours d'Emmanuel Macron : il doit donner "des réponses précises sur le déconfinement" et un "horizon", affirme la députée insoumise Manon Aubry
La dépuptée européenne ne remet pas en cause la nécessité du confinement mais estime qu'il est "extrêmement violent socialement" et "psychologiquement".
"J'attends des réponses très précises sur le déconfinement" de la part d'Emmanuel Macron et "qu'il nous donne un horizon" a déclaré dimanche 12 avril sur franceinfo, Manon Aubry, député européenne de La France Insoumise. Le président de la République va prendre la parole au sujet du confinement et de la crise liée au coronavirus lundi 13 avril, à 20h. L'eurodéputée s'inquiète par ailleurs de la reprise de l'activité dans certaines entreprises "sans que les conditions sanitaires ne soient garanties".
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"On n'attend pas d'Emmanuel Macron qu'il joue le rôle du chef de guerre comme il a pu le faire ces dernières semaines, mais qu'il apporte des réponses très précises aux questions qu'on pose sur le déconfinement, qu'il nous donne un horizon", estime Manon Aubry. "Combien de temps encore serons-nous confinés ? Quelles sont les conditions pour être déconfinés ? Combien de masques faut-il produire ? Combien de tests ? (…) Ce que je demanderais au président de la République c'est d'être transparents, y compris quand il n'a pas de réponse."
Pour l'élue de la France insoumise, "on a eu le sentiment jusqu'à présent de naviguer à l'aveugle avec toutes les conséquences que ça a pu poser. Et même si le confinement était quelque part inéluctable et qu'il était la seule solution, il est extrêmement violent socialement, psychologiquement."
Faire contribuer les grandes fortunes
Interrogée sur la nécessité de relancer l'activité économique et de rouvrir certaines entreprises, Manon Aubry se dit "très inquiètes, parce qu'il y a déjà énormément de citoyens qui ont perdu une partie de leurs revenus. Mais je crois que l'économie ne doit pas prévaloir dans les décisions d'ordre sanitaire. Et j'entends déjà certaines grandes entreprises qui reprennent progressivement le travail sans que les conditions sanitaires ne soient garanties ou même certains qui ont poursuivi leur activité pendant toute la période de confinement. Et puis, j'entends aussi des voix qui s'élèvent du côté du Medef, notamment, et même le gouvernement, qui parlent quasiment d'une seule voix, qui nous appellent à faire des efforts."
"Évidemment qu'on va avoir une période économique extrêmement difficile à vivre et c'est pour ça que nous tentons de mettre des propositions sur la table, comme la mise à contribution de la Banque centrale européenne qui pourra venir en aide directe aux Etats", souligne la députée européenne. "Pourquoi on ne met pas à contribution, par exemple, les plus grandes fortunes? Pourquoi on ne met pas à contribution les actionnaires qui continuent de recevoir des dividendes?"
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