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Dépistage du coronavirus : les données sur le nombre de cas "ne sont pas là pour nous donner au chiffre près la situation"

Les chiffres de l'épidémie sont régulièrement questionnés puisque le dépistage n'est pas automatique. L'infectiologue Denis Malvy explique mercredi sur France Inter l'utilité et la modalité des tests.

Article rédigé par franceinfo
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Denis Malvy, l'infectiologue au CHU de Bordeaux, le 17 mars 2020. (LAURENT THEILLET / MAXPPP)

"On n'est pas au chiffre près" dans le dépistage du nombre de cas de coronavirus, a estimé mercredi 18 mars sur France Inter Denis Malvy, infectiologue au CHU de Bordeaux et membre du comité scientifique qui conseille le gouvernement dans le cadre du Covid-19. Certains Français s'interrogent sur la validité des chiffres de l'épidémie puisque le dépistage n'est pas automatique. "Ces chiffres ne sont pas là pour nous donner au chiffre près la situation et l'impact des mesures barrières qui sont appliquées par la population. Ils accompagnent l'estimation de la tendance qui va nous permettre d'évaluer l'impact de ces mesures", explique Denis Malvy. 

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Les dépistages servent plutôt, selon lui, à "mesurer et estimer la circulation du virus à la fois par la réalisation de tests dans des groupes cibles et après par des modèles relativement fiables".

On teste en priorité les soignants, puis "les cas possibles"

Le Dr Denis Malvy a par ailleurs expliqué que les tests étaient adaptés géographiquement. "Dans les régions où il y a énormément de cas, on réalise des diagnostics syndromiques. C'est plus pertinent et performant que de devoir déployer des tests pour lesquels les laboratoires sont mobilisés à 400% et qui ne pourraient de toute façon pas donner de réponse. Après, il y a des régions encore relativement préservées de formes sévères, où on continue à dépister le plus que l'on peut. Les professionnels de santé en premier et les cas possibles ensuite."

Enfin, la mise en place du dispositif de dépistage est aussi un choix politique, d'après le Dr Malvy.

La Corée a un système extrêmement coercitif avec des dépistages en temps réel. En termes d'acceptabilité, dans le périmètre européen, je ne sais pas si on aurait pu.

Dr Denis Malvy, infectiologue

à franceinfo

"Moi, en tant que citoyen, je pense que ça m'aurait étonné. Je ne sais pas. Je ne suis pas sûr que j'y aurais adhéré", a-t-il jugé, évoquant la nécessité d'une "contrainte adaptée à la situation".

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