Cet article date de plus de trois ans.

Coronavirus : "Il n'y a pas plus de lits de réanimation qu’en mars", assure le Pr Philippe Juvin

Publié
Durée de la vidéo : 9 min
juvin 4V
juvin 4V juvin 4V (France 2)
Article rédigé par France 2 - Caroline Roux
France Télévisions

Philippe Juvin, professeur de médecine chef des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou à Paris, est l’invité des "4 Vérités" jeudi 8 octobre.

"Il reste assez peu de temps" avant que l’hôpital public ne soit débordé, estime Philippe Juvin dans les "4 Vérités jeudi 8 octobre. "En Ile-de-France, si on arrive à 40 ou 50 % de lits de réanimation pleins, on serait à la saturation parce qu’on ne veut pas prendre 100 % des lits de réanimation pour le Covid-19 car on veut soigner tous les autres malades. Notre niveau de saturation arrive beaucoup plus vite qu’au mois de mars", développe le professeur de médecine chef des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou à Paris.

"Huit mois plus tard, on se retrouve en pénurie de lits de réanimation. Il y a toujours 5 000 lits de réanimation, pas plus qu’en mars. Il n’y a pas plus de moyens", déplore-t-il.

"Le déconfinement a été raté. Peut-être ceux qui nous gouvernent ont parié sur le fait qu’il n’y aurait pas de remontée de l’épidémie. Quand vous gouvernez, vous ne pouvez pas faire des paris
", tonne le professeur de médecine.

"Pas trop tard pour éviter un confinement"

"Il y a moins de médecins actifs en France en 2017 qu’en 2007 alors que la population est plus importante, plus âgée et plus malade. Il y a un déficit chronique de main-d’œuvre", souligne, inquiet, Philippe Juvin, qui fait remarquer que seulement 1 600 respirateurs de réanimation ont été commandés sur les 10 000 promis par l'exécutif.

Le chef des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou insiste: "On ne peut pas simplement demander aux Français de porter le poids de notre absence de réflexion stratégique".

Selon lui, "le confinement est la pire des solutions. Il n’est pas trop tard pour l’éviter en ayant une stratégie sur les tests, sur les lits de réanimation, en allant chercher du personnel dans les pays européens qui résistent à la pandémie".

Enfin, le maire les Républicains de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) "réfléchit" à se présenter à la primaire du parti pour la présidentielle.

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.