Déconfinement : "Nous n'aurons pas une rentrée massive, mais une rentrée progressive", déclare le recteur de l’académie de Paris
Gilles Pécout, recteur de Paris et de la région académique Ile-de-France, invité de franceinfo, mardi 5 mai, assure que les élèves feront leur retour en classe par niveau, et suivant la profession de leurs parents.
"Nous n'aurons pas une rentrée massive, mais une rentrée progressive", déclare ce mardi 5 mai sur franceinfo le recteur de l’académie de Paris et de la région académique Ile-de-France Gilles Pécout. "Nous voulons une rentrée progressive et qui concerne le plus de monde possible, le plus de milieux scolaires et le plus de publics scolaires possibles", a expliqué le recteur, détaillant les trois catégories d'enfants qui seront accueillis à partir du 14 mai dans les écoles parisiennes. Gilles Pécout indique que les enfants de fonctionnaires, d'agents municipaux et d'employés de la RATP et de la SNCF feront partie des prioritaires.
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franceinfo. Quel est le calendrier de rentrée pour les écoles de Paris ?
Gilles Pécout. À Paris, les écoles sont ouvertes, comme partout ailleurs le 11, elles accueillent les équipes éducatives, la direction et les agents. Ensuite, le 14, à Paris, elles accueilleront les élèves, trois groupes d'élèves pour être plus précis. Elles accueilleront d'abord des élèves par niveau, des élèves de grande section de maternelle, des élèves de cours préparatoire et les élèves de CM2. Cet accueil par niveau est une contrainte pédagogique, un impératif pédagogique, mais qui nous permet d'assurer la mixité sociale et la mixité scolaire.
Tous les élèves de CP, quelle que soit la profession de leurs parents, quel que soit l'endroit où ils habitent, quel que soit le niveau de difficulté sociale de leurs parents, sont accueillis.
Gilles Pécout, recteur de l'Académie de Parisà franceinfo
Nous accueillons également des élèves en situation de fragilité ou de précarité sociale ou scolaire, je veux dire les enfants qui sont en éducation prioritaire, qui ont des conditions plus difficiles d'apprentissage chez eux. Nous accueillons également les enfants fragiles parce qu'en situation de handicap.
Enfin, troisième groupe à côté de cet accueil par niveau, de cet accueil social, nous accueillons à partir du 14 dans leur classe de secteur des enfants de professionnels exerçant une activité indispensable à la gestion de la crise sanitaire et à la reprise progressive de l'activité. Là c'est un impératif économique et de solidarité nationale. Ces élèves-là sont déjà accueillis actuellement en période de confinement.
Est-ce que cette liste de métiers prioritaires va s'élargir ?
Cette liste est en train de s'élargir. Jusqu'alors, nous accueillons les enfants de soignants, les enfants des forces intérieures de sécurité, des enfants de pompiers, quelques enfants de commerçants. Désormais, nous accueillerons les enfants de fonctionnaires et d'agents municipaux, des enfants d'enseignants mobilisés dans la lutte et la gestion de la crise, et nous accueillerons les enfants de professionnels des transports, d'employés de la RATP, de la SNCF.
La maire de Paris dit ne pouvoir accueillir pas plus de 15% des élèves la semaine prochaine. C'est très peu. Est-ce que vous confirmez ce chiffre ?
Non, nous ne le confirmons pas, nous ne l'infirmons pas. Pour l'instant nous attendons les remontées. La maire de Paris a rappelé qu'elle ferait en sorte que toutes les écoles de la capitale, toutes les écoles de l'académie de Paris soient ouvertes, voilà ce que je retiens. Ensuite, nous verrons ce qu'il en est de la volonté des parents.
Nous sommes en train de recueillir les fruits d'un questionnaire auprès des parents pour savoir s'ils souhaitent conserver chez eux leurs enfants ou les envoyer en classe.
Gilles Pécout, recteur de l'académie de Parisà franceinfo
Du reste, ce qui compte, c'est que cette rentrée soit qualitativement réussie. Pour l'instant, je n'ai pas d'estimation, mais il est clair que les premières semaines, nous n'aurons pas une rentrée massive, mais qui veut une rentrée massive ? Nous voulons une rentrée progressive et qui concerne le plus de monde possible, le plus de milieux scolaires et le plus de publics scolaires possibles. Attendons de savoir ce qu'est la volonté des parents pour dire que l'école ne peut pas les accueillir.
Moi, je m'engage à ce que nous puissions accueillir selon des modalités souples, à définir école par école. Je veux parler d'alternance du temps particulier et spécifique. Je m'engage à ce que nous puissions accueillir tous les enfants qui sont concernés par les trois catégories que j'ai évoquées pour les deux premières semaines.
Et ensuite, progressivement, à partir du 25 mai, l'ensemble des enfants que les parents souhaiteront voir en classe. Cela dit, nous ne nous engageons pas à ce que cet accueil se fasse selon les modalités qui prévalaient jusqu'alors. On est toujours en période de crise. Tout de même, en période de gestion de crise, de menaces, nous sommes obligés de nous voir commandés par l'impératif de sécurité sanitaire maximale absolue.
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