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Déconfinement : malgré la reprise des transports en Île-de-France, des gares et des stations risquent de rester fermées après le 11 mai

La reprise des transports s’annonce compliquée en Île-de-France. Lors d’une réunion samedi 2 mai, la présidente de la Région, Valérie Pécresse, a expliqué que toutes les gares et stations ne seraient peut-être pas ouvertes, faute de personnel.

Article rédigé par Sylvain Tronchet - cellule investigation de Radio France
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Dans une station du métro parisien, le 4 mai 2020 (images d'illustration). (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

C’est un défi énorme qui attend les transports en commun en Ile-de-France le 11 mai, date du début du déconfinement. En temps normal, les réseaux franciliens sont empruntés par 5 millions de personnes dans les deux sens tous les jours (10 millions de voyages). Lundi 11 mai, il faudra limiter ce flux à environ 1 million, avant si possible de passer à 2 millions lors des semaines suivantes.

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Mais pour y parvenir, certains obstacles doivent encore être levés, c’est ce qu’a expliqué, samedi 2 mai, la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, lors d’une réunion à laquelle participaient une vingtaine d’élus et de fonctionnaires de la collectivité.

Un fort absentéisme à cause des gardes d'enfants

Dans le compte rendu de cette réunion, qu’a pu consulter la cellule investigation de Radio France, on peut lire que le niveau de l’offre de transports est "liée au problème de la garde des enfants des agents de transport qui doit être une priorité pour faire baisser le taux d’absentéisme". D’après ce document, actuellement, 20 à 30% des agents de la RATP et de la SNCF sont absents pour cette raison, et environ 10% chez Optile (le réseau de la grande couronne).

Valérie Pécresse a expliqué lors de cette réunion avoir reçu des garanties de l’État pour que ces enfants soient pris en charge prioritairement. Sous cette condition, l’offre de transport serait la suivante : 70% des métros (100% sur lignes 1 et 14, 80% sur la ligne 13), 80% des trams et bus, 90% sur le réseau Optile et 60% des Transiliens. C’est-à-dire un peu plus du double de ce qu’elle est actuellement.

Des rames remplies à 20%

Reste une condition essentielle : limiter le flux de voyageurs de façon à respecter les règles distanciation sociale. Les opérateurs ont calculé qu’il faudrait au maximum "20% de taux de remplissage du matériel roulant". Une rame de métro pouvant transporter théoriquement 900 personnes ne pourrait donc plus en accueillir que 180, un bus standard passerait de 90 à 18 passagers maximum.

Pour y arriver, il faudra limiter les accès. Or, "il existe un risque réel de fermeture de gares/stations en raison du manque de personnels des opérateurs de transport pour réguler les flux". Selon le document récapitulatif de la réunion : "si la RATP et la SNCF ne sont pas capables de faire respecter cette contrainte réglementaire, elles fermeront les gares".

Des agents de sécurité pour réguler le flux

Pour y parvenir, la région a donc demandé à la préfecture de police le concours de 5 000 agents de sécurité afin de pouvoir assurer le contrôle des entrées dans les gares et les stations. Valérie Pécresse mise également sur la mise en place de la charte déconfinement actuellement en cours de négociation avec les acteurs économiques de la région dont France Bleu Paris a révélé le contenu

Ce document prévoit que 100% des salariés actuellement en télétravail le soient encore à partir du 11 mai, puis 90% la semaine suivante, et 80% la semaine d’après. Ce dernier taux devant être maintenu aussi longtemps que nécessaire. La charte prévoit également l’étalement des horaires d’arrivée au travail (de 6h30 à 10h30) et de retour au domicile (de 15h30 à 19h30).

Contacté, le cabinet de Valérie Pécresse confirme que le retour des agents actuellement absents est essentiel pour la reprise du trafic. Des discussions sont actuellement en cours avec les ministères du Transport et de l'Education nationale, afin que des enfants d'agents RATP et SNCF puissent être accueillis prioritairement dans les écoles comme le sont actuellement les enfants de soignants, précise le cabinet. Des discussions sont actuellement en cours avec la préfecture de police pour obtenir des renforts d'agents de sécurité.

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