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Déconfinement : "le système d'information" ne sera possible qu'avec "l'accord du patient", assure un membre du Conseil scientifique

Un système d'information pour tracer les malades sera possible à la sortie du confinement, mais il est l'objet de critiques. "On souhaite que ces données soient uniquement utilisables pour le principe du déconfinement", prévient sur franceinfo le Dr Pierre-Louis Druais.

Article rédigé par franceinfo
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Un homme passant devant un commerce fermé, à Clermont-Ferrand, le 2 mai 2020. (RICHARD BRUNEL / MAXPPP)

La prolongation de deux mois, jusqu'au 24 juillet, de l'état d'urgence sanitaire contre le coronavirus a été annoncée samedi 2 mai par le gouvernement. Elle doit être examinée lundi 4 mai par le Sénat et mardi 5 mai par l'Assemblée nationale en vue d'une adoption définitive dans la semaine. Le texte porte notamment sur la mise en œuvre d'un "système d'information" concernant les personnes malades et leur entourage pour une durée maximale d'un an. "C'est avec l'accord du patient qu'on le fait et on souhaite que ces données soient uniquement utilisables pour le principe du déconfinement", a souligné dimanche 3 mai sur franceinfo Pierre-Louis Druais, médecin généraliste, membre du Conseil scientifique et de la Haute Autorité de Santé.

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franceinfo : Qu'est-ce que ce système d'information sur les patients ?

Pierre-Louis Druais : Le fichier médical existe. Ce qui va être différent, c'est qu'avec l'accord du patient, on va renseigner une base au niveau de la Caisse d'assurance maladie où apparaîtra que ce patient est positif au dépistage du coronavirus. On pourra incrémenter la liste des personnes qui sont dans son entourage direct, qu'il aurait côtoyé de façon relativement longue dans les deux, trois jours précédents. C'est avec l'accord du patient qu'on le fait et on souhaite que ces données soient uniquement utilisables pour le principe du déconfinement et la réduction de la maladie et en aucun cas pour d'autres usages, sinon c'est une atteinte à la liberté et aux droits des patients.

Olivier Véran met en garde contre un relâchement qui pourrait retarder la date du déconfinement. Est-il nécessaire de faire cette mise au point ?

On est tous en train d'attendre de sortir du confinement et de retrouver notre liberté. Pour qu'on la retrouve il faut que tout le monde y mette du sien et participe à une reprise d'une vie normale. On est tous construits de la même manière. On commence à intégrer et à comprendre parce que la pédagogie c'est la science de la répétition. On le sait, nous, les médecins. On peut passer 20 ans de notre vie à expliquer à un patient que fumer c'est mauvais pour la santé et un jour il arrête de fumer. Donc, il faut compter sur cette logique, l'implication des personnes et des patients pour qu'on arrive à un certain nombre de critères qui sont incontournables pour un déconfinement total.

Est-il vraiment possible de changer d'avis et de reculer la date du déconfinement ?

Ce n'est pas changer d'avis mais faire face à des réalités. C'est le nombre d'hospitalisations tous les jours dans les réanimations, c'est la reproduction du virus, c'est le nombre de lits de réanimation disponible. On sait bien que quand on va se déconfiner il va y avoir une remontée partielle et dynamique de la courbe des personnes atteintes. On va les prendre en charge mais il faut qu'on ait les moyens. Face à ces données, on sera obligés de mettre en place des alertes.

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