Déconfinement : le pari difficile du Premier ministre espagnol
Le Premier ministre espagnol a fait ce week-end une série d’annonces pour commencer à déconfiner le pays, tout en maintenant un grand nombre d’interdictions. Un exercice d’équilibriste.
Autoriser, tout en interdisant. Retrouver du crédit et ne pas perdre ses soutiens. Le Premier ministre espagnol est dans une situation délicate, alors que son pays a été l’un des plus touchés par la pandémie, avec 28 600 morts. Pedro Sanchez a fini par lâcher du lest dans deux domaines cruciaux, pour tenter de calmer la colère de l’opposition, le foot et le tourisme. La semaine du 8 juin, les rencontres sportives professionnelles pourront reprendre, et surtout la Liga, le championnat de foot du pays, suspendu depuis début mars. À partir du 1er juillet, les touristes arrivant en Espagne n’auront plus de quarantaine : sous la pression, Pedro Sanchez a lâché. Les étrangers peuvent dès maintenant planifier et réserver leurs vacances en Espagne.
Les autres mesures de confinement sont maintenues
"Le plus dur est passé" a expliqué Pedro Sanchez, avant d’ajouter qu’il fallait "maintenir le virus à distance et ne pas se relâcher." C’est un peu contradictoire : les interdictions de déplacement d’une région à une autre sont maintenues, le port du masque obligatoire, et un deuil officiel de dix jours en hommage aux victimes décrété dans tout le pays. En fait, Pedro Sanchez a réussi à faire passer de justesse une prolongation de l’état d’alerte jusqu’au 6 juin, mais sa majorité est très fragile, et il sait qu’il doit déconfiner sous la pression de la rue et de ses opposants. Madrid et Barcelone peuvent à partir de ce matin, comme les autres régions, ouvrir les terrasses de cafés, les hôtels et les musées, avec une limitation du nombre de clients.
Pedro Sanchez n'a pas le choix
L’Espagne sort exsangue de la crise. La pauvreté a explosé avec la crise économique. Pour la première fois depuis des décennies, des dizaines de milliers d’Espagnols ont dû aller se nourrir auprès de banques alimentaires, et le gouvernement vient de débloquer trois milliards d’euros pour offrir un revenu minimum vital à 850 000 foyers. L’Espagne est la deuxième destination touristique du monde, juste après la France. Si la saison ne redémarre pas, Pedro Sanchez craint que la crise économique et sociale ne soit insurmontable.
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