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Déconfinement : l'Ardèche passe en vert, "une bonne nouvelle" qui fait espérer un redémarrage du tourisme selon le président du conseil départemental

Le département est passé de l'orange au vert sur la carte de l'épidémie de coronavirus présentée par le ministre de la Santé jeudi.

Article rédigé par franceinfo
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Laurent Ughetto, président du conseil départemental de l'Ardèche, le 21 février 2019 à l'Élysée. (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

Lors de la présentation par le gouvernement du plan de déconfinement, jeudi 7 mai, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a dévoilé la carte de l'épidémie de Covid-19, sur laquelle l'Ardèche apparaît en vert, alors qu'elle était jusque-là en orange. C'est "une bonne nouvelle", s'est réjoui jeudi sur franceinfo Laurent Ughetto, président PS du conseil départemental. Pour lui, les Ardéchois doivent continuer dans ce sens. C’est aussi une bonne nouvelle économique pour un retour, en sécurité, du tourisme, espère-t-il. Cela "va nous permettre de concevoir l'avenir en accueillant un public déjà de proximité."

franceinfo : Votre département est classé vert par le gouvernement. Est-ce que ça a été facile ? Comment envisagez-vous le déconfinement ?

Laurent Ughetto : C'est une bonne nouvelle qui fait suite à un travail acharné depuis la semaine dernière, où on était un département classé orange, avec des risques et puis une circulation du virus qui était encore assez forte. On a pu, en une semaine, par la mobilisation de toutes les Ardéchoises et Ardéchois se battre pour faire en sorte qu'on respecte les gestes de confinement et les distanciations sociales. [Cette classification verte] n’était pas gagnée parce qu'il y a des critères sur lesquels on peut jouer. C'est celui du respect des règles. Je demande à tous les Ardéchois de respecter les règles dans les semaines qui viennent parce que ce classement vert n'est pas définitif. Il va évoluer au fil des semaines. Je crois que notre sens des responsabilités collectives doit nous amener à faire attention à tous. Là, sur la circulation du virus, c’est, je crois, une responsabilité collective qu'il faut mettre en avant. Sur le dépistage et la capacité de dépister et de suivre la maladie, c'est l'affaire de l'État avec les collectivités comme celle du département. Nous mettons tous les moyens nécessaires pour faire face à ce dépistage massif qu'il faudra réaliser. Il y a le troisième critère sur lequel je veux me battre sur ce qu'on va tirer comme enseignement de cette crise. C'est notamment la question du sanitaire en Ardèche. On a vu les failles et on a vu les dysfonctionnements, même si évidemment, le personnel de santé et les personnels qui se sont dévoués ne sont pas en cause dans cette analyse.

Quels sont ces failles et ces dysfonctionnements ?

Je pense que quand on est un département de campagne, en tout cas non-urbain, on paye un petit peu l'organisation de la santé en France. Notre département n'a pas de coordination à l'échelle de l'ensemble du département de tous les centres hospitaliers. Il se retrouve face à cette crise en difficulté parce qu'on n'a, peut-être, au fil du temps, pas consacré les moyens nécessaires. Je vais prendre ce combat à bras le corps parce que je crois que cette crise-là, c'est aussi ne pas reproduire les erreurs et surtout se concentrer sur ce qu'on aura vécu. Je veux prendre ce combat à ma charge et me dire qu'il faut vraiment qu'on puisse réparer les dysfonctionnements de la santé dans le département. C'est primordial pour la suite.

Est-ce que vous avez plus d’espoir pour la saison touristique qui est importante pour l’Ardèche, avec ce classement vert ?

C'est déjà plus facile à espérer. Ce placement vert va perdurer, je l'espère. Il va nous permette de concevoir l'avenir en accueillant un public déjà de proximité. Il faut que le département se donne les moyens pour reprendre une activité touristique, parce que c'est quasiment 20% du PIB ardéchois. Cette réouverture ou cette possibilité de réouverture de l'activité touristique, ça fait partie aussi d'arriver à faire en sorte qu'après la crise sanitaire et la crise économique, on puisse ne pas vivre une révolte sociale, en tout cas celle que je sens monter dans notre département. Je la crains, je la redoute parce que tous les indicateurs sont au rouge, notamment le nombre de bénéficiaires du RSA qui est en train de grimper doucement. On est à 4 ou 5% de plus depuis le début du confinement. On a des entreprises qui sont en grande difficulté. Rouvrir, c'est donner de l’espoir aussi à l'Ardèche qu'on connaît tous et qu'on aime voir. C'est-à-dire une Ardèche qui sécurise la venue de ces touristes. Ça veut dire [qu'on doit] rassurer ceux qui viendront nous rencontrer et faire en sorte qu'ils respectent eux aussi les mesures barrières pour éviter que le virus continue à se propager. C’est un enjeu. Cette couleur me réjouit. J'ai passé beaucoup de temps à faire entendre les critères qui faisaient que l'Ardèche pouvait passer au vert.

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