Déconfinement : "Est-ce qu'il faudra que les enseignants portent des masques ? Évidemment oui !", répond le premier adjoint à la mairie de Paris
Emmanuel Grégoire souhaite que les enfants et les enseignants soient également testés avant le retour en classe.
Emmanuel Macron a fait plusieurs annonces lundi soir, dont la prolongation du confinement jusqu'au 11 mai, la réouverture progressive des écoles et l'interdiction des festivals jusqu'a mi- juillet. La ville de Paris avait proposé un plan proche de celui-ci, rappelle mardi 14 avril sur franceinfo le premier adjoint à la mairie de Paris. Mais Emmanuel Grégoire souligne que le déconfinement doit s'accompagner de garanties : "Avant de renvoyer nos enfants à l'école, il faudra avoir des assurances sur le fait que cela ne représente pas un danger". Emmanuel Grégoire suggère aussi que tous les enseignants portent des masques pour se protéger d'une éventuelle contamination au coronavirus.
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franceinfo : Êtes-vous satisfait des annonces ?
Emmanuel Grégoire : On retrouve la philosophie globale de la stratégie de gestion du confinement telle que nous l'avons envoyée au gouvernement. Cela s'appuie sur des expériences réussies dans d'autres pays. Il y a encore quelques précisions, mais laissons le temps au gouvernement d'apporter quelques éléments d'éclaircissement sur les mesures. Un sujet est en débat, celui de la réouverture des classes le 11 mai. On comprend que ce sera progressif, mais il y a une préoccupation sur la faisabilité de cette réouverture.
Rouvrir les écoles vous paraît-il faisable ?
C'est aux scientifiques et aux médecins de préciser leur philosophie là-dessus. Le milieu scolaire est un milieu d'hyperconcentration avec une vraie problématique des gestes barrières de la part des enfants. Donc, c'est très difficile. Avant de renvoyer nos enfants à l'école, il faudra avoir des assurances sur le fait que cela ne représente pas un danger pour nos enfants, ni pour les familles entières.
Les annonces sur les tests sérologiques vous conviennent-elles ?
On a un petit point de différence qui repose sur des incertitudes scientifiques qu'il convient de lever. Est-ce que ces tests sérologiques seront efficaces sur les personnes asymptomatiques ? Des scientifiques disent qu'il faut le faire parce que cela permet de mieux comprendre mais d'autres disent qu'il y a trop de faux négatifs et qu'il ne faut pas le faire.
On continue à penser que dès que ce sera possible il faudra tendre vers une généralisation de ces tests. Le plus troublant pour la conduite de l'action c'est d'être dans une sorte de brouillard sur qui est malade et qui ne l'est pas.
Emmanuel Grégoire, 1er adjoint à la mairie de Parisà franceinfo
Souhaitez-vous que pour le retour à l'école on teste tout le monde ?
Oui. Si on remet des élèves devant des enseignants et d'autres personnels et qu'on ne sait pas si ces personnes, que ce soit les enfants ou les autres, sont malades et donc contagieuses, on fait prendre un immense risque aux parents quand les enfants rentrent chez eux. Est-ce qu'il faudra que les enseignants portent des masques ? La réponse est évidemment oui. Il faut le dire, sinon c'est le plus élémentaire des gestes barrières avec le lavage des mains qui ne serait pas en place. D'ailleurs, il faudra voir comment on réorganise les classes et les cours de récréation.
Qu'en est-il des transports en commun ?
Il faut essayer au maximum d'éviter de prendre les transports en commun qui sont une zone de risque. Nous travaillons nous-mêmes avec Île-de-France mobilité, la RATP, les autres villes sur la façon de favoriser les mobilités qui ne passent pas par les transports en commun. Dans les transports en commun, cela passera par des habitudes différentes avec la désinfection systématique comme la RATP l'a mise en place, des masques, des gants. On va affiner tout ça.
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