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Crise du Covid-19 dans l’évènementiel : Il faut "nous aider à tenir jusqu'en 2021", demande un représentant du secteur à Bruno Le Maire

Les organisateurs d'évènements vont rencontrer le ministre de l'Economie ce mercredi. Une "réponse spécifique" devrait leur être apportée. "L'année 2020 est finie", alerte Bertrand Biard, président de l'agence de communication "L'évènement".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le salon du livre de Nancy, un des évènements maintenus malgré l'épidémie de Covid-19, le 13 septembre 2020. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Le gouvernement a reçu mardi 29 septembre les représentants des secteurs de l'hôtellerie et de la restauration très touchés par la crise du Covid-19 et par les nouvelles restrictions liées à l'épidémie. Le ministre de l'Économie a assuré que l'aide sera également apportée au secteur de l'événementiel, avec une "réponse spécifique", qu'il précisera ce mercredi lors d'une réunion avec les représentants du secteur. "On va lui demander de nous aider à tenir encore jusqu'en 2021", annonce sur franceinfo, Bertrand Biard, président de L'évènement, une association des agences de communication événementielle.

franceinfo : Est-ce que vous êtes rassuré par les propos de Bruno Le Maire ?

Bertrand Biard : Plus personne ne travaille dans le secteur [de l'évènementiel]. Il n'y a pas d'évènement aujourd'hui en France et pourtant, il devrait y en avoir. La seule chose qui me rassure dans les propos de Bruno Le Maire, c'est qu'il a compris. Ça fait huit mois qu'on le dit, mais il a compris qu'en fait, un événement, ça ne se produit pas comme on ouvre un restaurant. Il faut des mois pour l'activer et entre le moment où on dit vous avez le droit à une jauge de 1 000 ou 5 000 personnes et celui où on change ces choses là, c'est l'ensemble du crédit confiance qui disparaît et donc c'est l'ensemble des événements qui s'annulent. Aujourd'hui, on pourrait organiser des événements jusqu'à 1 000 personnes dans toute la France. Mais force est de constater qu'aucun client ne veut prendre ce risque.

Vous aviez un espoir d'une reprise à la rentrée. Certaines entreprises avaient maintenu des rassemblements. À quel moment, y-a-t-il eu une bascule et des annulations ?

On a effectivement, fin juin-début juillet, calé avec le gouvernement un calendrier de reprise avec une annonce progressive jusqu'au 1er septembre, date à laquelle tout devrait pouvoir redémarrer. Et patatras ! En août, on est revenus sur cette jauge de 5 000 spectateurs qui a été le redéclenchement, à l'inverse de l'ensemble des annulations.

Parce qu'on parle d'événements qui, pour leur grande majorité, se déroulent dans des lieux clos, à l'intérieur ?

En fait, le problème n'est même pas celui là. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, l'État se trouve confronté à une crise sanitaire et que dans l'esprit du public et quelquefois malheureusement dans l'esprit des politiques, faire des rassemblements ça veut dire qu'on met des gens ensemble, sans autre forme d'organisation. Donc, il y a un amalgame qui est fait entre le rassemblement festif populaire -on parle maintenant de "d'appart' soirées" ou d'événements sur la voie publique- et les évènements professionnels. Les notres ne sont pas du tout comme ça.

On a des protocoles sanitaires qui sont validés par les pouvoirs publics et néanmoins, on n'arrive pas à faire entendre le fait que nos événements peuvent se tenir.

Bertrand Biard

à franceinfo

Il n'y a aucun cluster lié à un évènement professionnel depuis le début du Covid en France.

Est-ce que des événements arrivent à se tenir à petite échelle avec 50/100 personnes aujourd'hui ?

Tout ça, c'est de l'épicerie. Parce que tout se fait au cas par cas. Les pouvoirs ont été donnés aux préfets aussi pour pouvoir valider ou non certaines jauges et certaines typologies d'événements. Encore une fois. Le problème, c'est que si personne ne veut financer, en l'occurrence, il n'y a pas de clients, il n'y a pas d'événement.

Quel est l'horizon à court et long terme ?

L'année 2020 est finie, donc on aura travaillé deux mois en 2020. Et sur l'année 2021, le calendrier disparaît au premier trimestre. Aucun client ne prend le risque d'en programmer. Vous avez des organisateurs qui ont leurs propres événements les foires, les salons des congrès et des clients qui commanditent des événements d'entreprise, des conventions, des séminaires. Pour l'instant, personne ne bouge.

Qu'allez-vous demander demain à Bruno Le Maire ?

On va lui demander de nous aider à tenir encore jusqu'en 2021 puisque 2020, pour nous, les aides sont insuffisantes. Il faut entre trois et six mois pour programmer un événement, quelle que soit sa nature. Donc, on demande à être maintenus tout au long de l'année 2021 et de pouvoir avoir un geste politique fort pour dire et inciter à reproduire des événements en France.

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