Covid-19 : un nouveau couvre-feu entre en vigueur en Polynésie à partir de mercredi
La situation sanitaire se dégrade rapidement dans la collectivité d'outre-mer. La mesure sera appliquée entre 21 heures et 4 heures du matin.
Le haut-commissaire de Polynésie, Dominique Sorain, a annoncé le rétablissement d'un couvre-feu de 21 heures à 4 heures du matin sur tout le territoire, à partir du mercredi 11 août. Face à la flambée de l'épidémie de Covid-19, il n'a pas exclu d'étendre "très rapidement" les heures de ce couvre-feu, voire de reconfiner la Polynésie, qui était déjà soumise depuis la mi-juillet à des restrictions. "Le 16 juillet, nous avions un taux d'incidence inférieur à 10, aujourd'hui on est à plus de 1 000", a regretté Dominique Sorain sur la chaîne locale TNTV, lundi soir.
Plus aucun Polynésien n'était hospitalisé pour cause de Covid à la mi-juillet, mais l'épidémie a connu un regain soudain début août. On dénombre désormais 159 personnes hospitalisées, dont 27 en réanimation. Le Covid-19 a provoqué la mort de 166 Polynésiens depuis le début de l'épidémie, dont neuf au cours du dernier week-end.
Rentrée scolaire cette semaine
Fin juillet, les autorités avaient déjà instauré plusieurs restrictions : limitation des rassemblements publics à 20 personnes et interdiction de tout événement rassemblant plus de 500 personnes, interdiction des concerts, expositions, fêtes foraines, des mariages et anniversaires dans les établissements publics, fermeture des discothèques et salles de bals… L'annonce du couvre-feu intervient alors que la rentrée scolaire, maintenue, doit s'échelonner toute cette semaine dans cette collectivité.
Le gouvernement local fait par ailleurs face à une crise politique. Son vice-président, Tearii Alpha, s'est marié jeudi en présence de plusieurs centaines d'invités. Quelques jours plus tôt, le haut-commissaire et le président Edouard Fritch avaient pourtant limité les rassemblements et interdit les animations musicales. Une partie du gouvernement local a assisté au mariage, fêté dans un restaurant, avec Edouard Fritch à la guitare et le maire de Papeete, Michel Buillard, au chant, tous deux sans masque.
Ces images ont choqué de nombreux Polynésiens et le haut-commissaire a assuré lundi qu'il y aurait "des sanctions". Dans un communiqué, le syndicat du personnel du Centre hospitalier (SPCHDT CSTP-FO) a notamment appelé au respect des soignants : "Soyez exemplaires et cohérents si vous voulez que la population suive vos recommandations." Interrogé par TNTV, Edouard Fritch a fait amende honorable : "Nous n'avons pas été exemplaires, certainement : j'en suis infiniment désolé."
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