Covid-19 : pourquoi il faut relativiser la hausse des cas en milieu scolaire
Santé publique France relève un "doublement" du nombre de cas en "lien avec le milieu scolaire".
Que retenir du dernier rapport épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France paru jeudi 18 mars 2021 ? Sur le front de la lutte contre le Covid-19, l'agence pointe d'abord la "poursuite de l'augmentation des admissions en services des soins critiques et des hospitalisations, dans un contexte de forte tension hospitalière". Mais elle signale aussi un "doublement des cas ayant eu un lien avec le milieu scolaire". Ce chiffre, toutefois, est à prendre avec prudence. Explications.
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Elle correspond à la rentrée de la zone B
D'après ce rapport de Santé publique France, "12 497 cas ayant eu un lien avec le milieu scolaire ont été rapportés" dans la semaine du 8 au 14 mars 2021, soit un "doublement par rapport" à la semaine précédente, remarque Santé publique France. "La moitié de ces cas (55%) concernaient des adolescents âgés de 10 à 18 ans et un quart (26%) étaient âgés de plus de 18 ans." "Ces données concernent les élèves, mais aussi les personnels enseignants et non enseignants", précise-t-elle.
L'agence sanitaire relève que ce doublement des cas correspond aussi à la "rentrée des classes", le 8 mars, de la zone B, la dernière à avoir profité des vacances d'hiver. La zone B regroupe les académies d'Aix-Marseille, Amiens, Caen, Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice, Orléans-Tours, Reims, Rennes, Rouen et Strasbourg.
Pour autant, Santé publique France se veut plutôt rassurante sur la propagation du virus en milieu scolaire. Il n'y a pas à ce jour, écrit-elle, "une augmentation du nombre de contacts à risque rapportés dans ContactCovid chez les jeunes scolarisés, mais ce point sera à surveiller dans les prochaines semaines".
Les élèves ont été davantage testés
Santé publique France relève également un "taux d'incidence [nombre de nouveaux cas pour 100 000 personnes] en augmentation" par rapport à la semaine précédente "dans toutes les classes d'âge, excepté chez les 75 ans et plus". C'est chez les moins de 14 ans que cette hausse est la plus marquée. "L'augmentation la plus importante était observée chez les 0-14 ans (27%) suivis par les 15-44 ans (15%), les 45-64 ans (13%) et les 65-74 ans (8%)" note l'agence sanitaire.
Mais c'est aussi chez les plus jeunes que le dépistage a fait un bond, avec les tests salivaires pratiqués dans les écoles, donc en dehors de symptômes manifestes. Par rapport à la semaine précédente, "le taux de dépistage était en forte augmentation chez les 0-14 ans (+65%), en légère augmentation chez les 15-44 ans (+8%). Cet indicateur était plutôt stable chez les 45-64 ans (+5%), chez les 65-74 ans (+1%) et chez les 75 ans et plus (-3%)".
Le taux de positivité des jeunes baisse
Il est donc trop tôt pour s'alarmer de la montée du taux d'incidence chez les enfants. D'autant plus qu'un autre indicateur est à la baisse dans cette tranche d'âge. "Le taux de positivité des personnes testées était en en légère augmentation" par rapport à la semaine précédente "dans toutes les classes d'âge, excepté chez les 0-14 ans, pour lesquels ce taux était en diminution (-2 points)". Ce qui signifie qu'en proportion du nombres de tests effectués, le nombre d'enfants positifs au Covid-19 baisse.
Reste un indicateur potentiellement inquiétant, la plus forte proportion de variant anglais, jugé plus contagieux, chez les adolescents. "La plus forte proportion de suspicions de variant (anglais) était observée chez les 40-49 ans (73,9%) et les 10-19 ans (73,8%). Cette proportion diminuait en fonction de l'âge pour atteindre 59,9% chez les 90 ans et plus", remarque encore Santé publique France dans son rapport épidémique hebdomadaire. On peut néanmoins souligner que cette proportion est élevée dans toutes les classes d'âge.
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