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Vidéo Covid 19 : les restrictions sanitaires durcies à Pékin, qui redoute un confinement

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Article rédigé par franceinfo - Sébastien Berriot
Radio France

De nouvelles restrictions sanitaires sont entrées en vigueur à Pékin. Les restaurants n’ont plus le droit d’accueillir du public et les habitants de la capitale doivent présenter un test négatif pour accéder à presque tous les lieux publics. La population redoute maintenant un confinement de la ville, même si le nombre de cas de Covid-19 reste limité.

L’étau se resserre sur Pékin à cause de la progression du nombre de cas de Covid-19 dans la capitale chinoise. Avant un possible confinement de la ville comme à Shanghai, les autorités viennent de durcir les règles sanitaires. La fermeture au public des restaurants est entrée en vigueur au milieu des vacances nationales du premier mai. Les habitants doivent également être testés en permanence. Un dépistage négatif de moins de 48 heures doit désormais être présenté pour accéder à quasiment tous les lieux publics, centre commerciaux, transports en commun ou encore jardins publics.

Les Pékinois évitent les sorties inutiles et les embouteillages ont disparu

Conséquence de ces nouvelles restrictions, il règne un calme inhabituel sur les grandes artères de Pékin. Les embouteillages légendaires de la capitale ont disparu. Les Pékinois semblent avoir suivi les appels lancés par les autorités ces derniers jours à éviter le plus possible les sorties inutiles, comme en témoigne ce jeune homme : "Si je n’ai pas des choses à faire, j’essaye de ne pas sortir, indique-t-il. Et je ne suis pas le seul : il y a très peu de gens dans le métro..."

"A cette heure-ci, en temps normal, les gens se bousculaient, maintenant les sièges sont vides. Ici dans cette avenue, c’est pareil, il y a très peu de monde."

Un Pékinois

à franceinfo

De quoi gâcher les vacances nationales du premier mai, période au cours de laquelle les Chinois sortent traditionnellement pour fêter l’arrivée des beaux jours. Mais cette année, l’ambiance est radicalement différente. Dans le quartier branché de Sanlitun, les discothèques et bars sont fermés. Les restaurants sont uniquement autorisés à prendre les commandes à distance. Si vous tentez de vous approcher de l’entrée d’un de ces restaurants, l’accueil est plutôt brutal : "Scannez ce QR code pour commander les plats en ligne, et vous les faire livrer. N’approchez pas. C’est interdit de manger ici."

La plupart des Chinois se gardent bien de ne critiquer ouvertement le durcissement des règles sanitaires, même si cette jeune femme ne cache pas sa lassitude. "Je voulais aller manger au restaurant avec mes amis et ma famille, indique-t-elle. Maintenant ce n’est plus possible. Nous ne pouvons plus nous amuser avec nos amis. Je peux l’accepter, même si j’aimerai quand même avoir davantage de liberté de mouvement." "Comme on est dans la capitale, poursuit-elle, il y a davantage de protection, je suis sûre que les mesures sanitaires vont devenir plus sévères. Je n’exclue pas la possibilité d'un confinement, car je sais que de nombreuses résidences sont déjà fermées."

Les restaurants sont fermés et les Pékinois sont invités à se faire livrer. (SEBASTIEN BERRIOT / RADIO FRANCE)

Les autorités ont déjà confiné une centaine de résidences à Pékin et une dizaines de secteurs sont soumis à une surveillance particulière avec un statut de zone à haut risque sanitaire.

Pour beaucoup de professionnels, l’activité tourne au ralenti. Les chauffeurs de taxi sont particulièrement touchés, notamment autour de l’aéroport. Le trafic a fortement diminué. "Les affaires ne sont pas bonnes, soupire-t-il. Vous voyez qu’il y a seulement 70 vols qui partent et arrivent à l’aéroport de Daxing chaque jour. Avant il y en avait plus de 300. Je suis arrivé à l’aéroport vers 20 heures, aucun vol entre 21 heures et 22 heures. J’ai attendu longtemps les clients. Très peu de gens se déplacent, et surtout les gens ne viennent pas à Pékin."

Les autorités de Pékin semblent se préparer à une dégradation de la situation sanitaire. Un hôpital provisoire avec 4 000 lits a été mis en service et d’autres sites sont en cours de construction pour accueillir les personnes positives, même si pour le moment le nombre de cas reste assez faible, une cinquantaine seulement chaque jour dans la capitale.

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