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Covid-19 en Guadeloupe : la préfecture et les autorités sanitaires portent plainte après des insultes et menaces de mort

"Plus d'une dizaine de plaintes" ont été déposées, selon Patrick Desjardins, procureur de la République de Pointe-à-Pitre.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le préfet de la Guadeloupe, Alexandre Rochatte, le 29 juillet 2020 (alors qu'il était le préfet de la Meuse). (MAXPPP)

Tensions autour du Covid-19 en Guadeloupe. Les autorités sanitaires et la préfecture ont déposé "plus d'une dizaine de plaintes" face à la multiplication d'insultes et de menaces de mort liées à leur gestion de la crise sanitaire, a assuré à l'AFP vendredi 17 septembre Patrick Desjardins, procureur de la République de Pointe-à-Pitre.

Parmi les plaignants, Gérard Cotellon, directeur du CHU de la Guadeloupe, a "déposé trois plaintes" pour "menaces de mort" et pour "diffamation contre toutes les personnes qui disent qu'on pratique l'euthanasie à l'hôpital et qu'on tue les malades", explique-t-il à l'AFP. Il a également reçu son "avis d'obsèques en préparation à J-3. C'est ça l'ambiance". Le 3 septembre, la préfecture de Guadeloupe dénonçait l'appel d'un collectif local à la "déportation" du préfet Alexandre Rochatte qu'il accuse d'une mauvaise gestion de la crise sanitaire.

Débat politisé et tendu

Une vidéo signée "Gwada Anonymous" circulant sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines traite par ailleurs de "chiens" les préfets ainsi que les directeur et directrice des Agences régionales de santé (ARS) de Martinique et Guadeloupe, appelant à détruire "leurs agences régionales de santé et leurs vaccinodromes", ainsi que leurs maisons.

Ary Chalus, le président de la région Guadeloupe, qui s'était engagé en faveur de la vaccination "selon le libre choix de chacun", a aussi été "menacé sur les réseaux sociaux (par) une dame" mais n'a pas l'intention de porter plainte. "On est habitué", relativise-t-il. "Depuis quelque temps, j'ai arrêté de communiquer et d'en parler sur les réseaux sociaux parce que je me suis rendu compte que les échanges entre les pro-vax et anti-vax étaient trop tendus", confie à l'AFP Jocelyn Sapotille, président de l'association des maires de Guadeloupe, impliqué en faveur de la vaccination, déplorant "un débat [qui] a été politisé".

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