Covid-19 : "La crise actuelle nous fait craindre un repli sur soi et que les donateurs ne soient pas présents" pour la fin d'année, s'inquiète France Générosités
Selon le syndicat des associations et fondations qui font appel à la générosité, "40% des montants des dons arrivent sur les trois derniers mois de l'année, dont plus de la moitié uniquement sur décembre".
Les associations ont "une vraie crainte pour la fin d'année sur les dons", a affirmé lundi 23 novembre sur franceinfo Nolwenn Poupon, responsable des études et de la communication chez France Générosités, alors que les Restos du cœur débutent leur 36e campagne d'hiver. "La crise actuelle nous fait craindre un repli sur soi et le fait que les donateurs ne soient pas présents", a déclaré Nolwenn Poupon. Mais elle se veut optimiste en constatant au premier semestre 2020 "une augmentation de 22% des montants des dons par rapport au premier semestre 2019".
franceinfo : Est-ce qu'il y a des dons qui viennent à manquer pour les associations ?
Nolwenn Poupon : On a une vraie crainte pour la fin d'année sur les dons. On sait que les Français sont extrêmement généreux en fin d'année. Il y a 40% des montants des dons qui arrivent sur les trois derniers mois de l'année, dont plus de la moitié uniquement sur décembre. C'est une période très stratégique pour les associations pour pouvoir financer tous les programmes. Or, la crise actuelle nous fait craindre un repli sur soi et le fait que les donateurs ne soient pas présents. Ce qui nous rassure, c'est qu'au premier semestre les Français ont entendu ces besoins et ont donné massivement aux associations et aux fondations. On a constaté une augmentation de 22% des montants des dons par rapport au premier semestre 2019.
Est-ce que c'est un réflexe de générosité face à la crise ?
Oui, on pense que c'est un réflexe de générosité. On a tous été impactés individuellement dans notre vie avec le confinement. Les médias ont mis en avant toutes les personnes qui commençaient à sombrer dans la crise sanitaire et sociale. Je pense que les Français ont voulu aider. Ils ont voulu faire un don immédiatement aux associations et aux fondations. Et ces associations ont mis en place des programmes supplémentaires. Le Secours populaire, par exemple, a vu 45% de demandes de bénéficiaires en plus pendant le confinement. Tous ces dons ont permis de financer le programme d'urgence.
À quel point ces dons ont-ils un effet direct sur les bénéficiaires ?
Il y a des associations et des fondations qui dépendent à 99% des dons pour financer leurs programmes. Ces dons permettent de mobiliser des actions directement. Quand vous faites un don, l'association peut mobiliser ses fonds directement sur un programme. Si jamais on fait appel à des subventions publiques, cela va mettre beaucoup plus longtemps à arriver. Donc en cas d'urgence, les dons sont prioritaires.
Y a-t-il des gens qui donnent pour la première fois ? Y a-t-il des dons plus importants que d'habitude ?
On s'est rendus compte que tout le monde s'était mobilisé, quel que soit le revenu, et quel que soit le montant de son don. Toutes les tranches de dons ont augmenté, que ce soit de ceux moins de 150 euros ou ces de plus de 10 000 euros. Certaines associations ont pu mobiliser de nouveaux donateurs. Il y a eu un boom de générosité. Les donateurs français sont extrêmement fidèles. À partir du moment où ils donnent à une association, ils vont continuer pendant plusieurs années. Mais aller trouver des nouveaux donateurs, c'est extrêmement difficile. On a essayé de travailler en collectif avec les associations et les fondations et on a créé un site qui s'appelle infodon.fr qui permet aux Français de se renseigner sur les formes de dons et de trouver l'association qui leur correspond.
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