Covid-19 : En Ile-de-France, "le mot d'ordre est de déprogrammer au maximum les chirurgies semi-urgentes", indique un infectiologue
"Des dizaines, voire des centaines" de patients franciliens seront bientôt transférés dans d'autres régions a annoncé jeudi le ministre de la Santé, Olivier Véran.
Face à l'accélération de la propagation du Covid-19 en île-de-France, "le mot d'ordre est de déprogrammer au maximum les chirurgies considérées comme semi-urgentes", explique jeudi 11 mars sur franceinfo Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine).
Le taux d'incidence du virus en région parisienne est de 350 cas pour 100 000 habitants. "Des dizaines, voire des centaines" de patients seront bientôt transférés dans d'autres régions, a indiqué le ministre de la Santé Olivier Véran lors de son point presse. Le "seuil critique" pour la réanimation se rapproche.
"Une forte tension"
Benjamin Davido se pose la question "depuis sept jours" de savoir si des transferts de patients vont être nécessaires. "J'observe mes collègues de réanimation sous une forte tension, avec des entrées qui arrivent de plus en plus graves et qui me rappellent, malheureusement, les malades de mars de l'an dernier."
Les déprogrammations d'opérations ont pour but "de libérer du personnel", précise le médecin, mais cela met les services "dans une situation évidemment extrêmement difficile, parce qu'à la différence avec l'an dernier, c'est que l'on soigne les malades qui n'étaient pas atteints du Covid et qu'on n'est pas confiné. Et donc, c'est très pesant à la fois sur la durée et sur le nombre de malades".
"Un argument massue pour vacciner largement"
Le ministre de la santé a également affirmé qu'actuellement, ce sont les variants du coronavirus qui sont la norme en France. "Les variants, c'est à peu près 70% des cas qu'on observe", confirme l'infectiologue. Mais il veut "se féliciter" qu'il s'agisse "majoritairement des variants anglais et on sait que les variants anglais n'ont pas de raison d'échapper à la vaccination". Benjamin Davido y voit "un argument massue pour vacciner largement et continuer l'accélération qui a démarré le week-end dernier pour diminuer sensiblement la tension hospitalière".
Aujourd'hui, si les traitements "ont progressé, cela ne suffit pas", estime Benjamin Davido. "Si l'on veut endiguer cette maladie, il faut éviter au maximum de se contaminer."
"Si cela suit la même tendance que l'an dernier, ça ira mieux, probablement avec les beaux jours, pas avant le mois de mai."
Benjamin Davidoà franceinfo
Mais pour l'infectiologue, "la réalité aujourd'hui, c'est qu'on est face à une augmentation des cas. Et on sait que, même si on met des mesures en place aujourd'hui, cela va prendre un certain temps pour qu'on ressente une diminution de la tension hospitalière".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.