Covid-19 : des directeurs d'établissement craignent que des parents cachent la contamination de leurs enfants
Plusieurs directeurs d'établissements scolaires s'inquiètent de la non-déclaration des cas positifs par les familles, notamment par souci d'éviter la fermeture de toute une classe.
Désormais, dans les établissements scolaires des 19 départements sous mesures renforcées, un seul cas positif de Covid-19 entraîne la fermeture de toute la classe. Mais ce protocole plus strict n'est-il pas contre-productif ? C'est la crainte de directeurs d'école et de proviseurs.
"L'inquiétude, c'est que les familles n'osent plus le dire"
Ils soupçonnent une sous-déclaration des cas positifs, de la part des familles. Car la stratégie repose en grande partie sur la bonne volonté des parents, puisque c'est aux familles de prévenir qu'un enfant est positif. Sinon, les chefs d'établissement ne peuvent pas le savoir, sauf si les tests ont lieu sur place, dans leur collège ou lycée.
Depuis que la nouvelle règle est en vigueur, Bruno Bobkiewicz, secrétaire national du SNPDEN, le syndicat des proviseurs, s'étonne des chiffres dans son lycée de Vincennes.
"On a un seul cas positif aujourd'hui, alors qu'on en avait huit sur la journée de lundi dernier. Vu le taux d'incidence, je ne vois pas pourquoi il y aurait moins de cas."
Bruno Bobkiewicz, proviseurfranceinfo
Pour le proviseur, cela s'explique par le fait que les "familles n'osent plus le dire, parce qu'elles savent que la conséquence sera la fermeture des classes et donc le fait de pénaliser les autres camarades qui ne seraient plus autorisés à venir à l'école."
Ne pas déclarer pour ne pas avoir à s'isoler
Autre frein à la déclaration : devoir s'isoler avec les enfants à la maison, et donc de ne pas pouvoir aller travailler. C'est ce que constate Eric, directeur d'école dans un quartier défavorisé de l'ouest parisien. Il compte très peu de cas déclarés parmi ses élèves.
"Des parents m'ont dit qu'ils ne pouvaient pas s'arrêter, parce que leur employeur leur interdisait. Ils ont des situations précaires."
Eric, directeur d'écolefranceinfo
Le directeur explique que chaque jour il compte une "trentaine d'enfants absents de l'école". "J'essaie d'appeler pour savoir quelles sont les raisons, poursuit-il. Les raisons sont 'il a un peu de fièvre'. Quand je leur demande s'ils l'ont testé, il me répondent : 'Non non ce n'est pas la peine, c'est juste un rhume'." Eric réclame un test salivaire à tous les enfants, mais son école n'a toujours pas été choisie pour ces tests.
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