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Covid-19 : à Pékin, hôpitaux et habitants redoutent la flambée des cas après l'allègement des mesures

Depuis la décision des autorités d'abandonner la politique "zéro Covid" en Chine, la population et le système de santé sont confrontés à une augmentation du nombre de cas, sans y être préparés. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des Chinois font la queue devant une pharmacie à Pékin, le 12 décembre 2022. (CNS / AFP)

Depuis la levée soudaine des principales restrictions sanitaires, mercredi 7 décembre, le pays est maintenant confronté à une flambée inédite des cas de Covid-19. La capitale, Pékin, est notamment très touchée. Aucun chiffre officiel n'a été communiqué par les autorités, mais les personnes contaminées sont clairement de plus en plus nombreuses. Ce qui inquiète notamment la population, ce sont les services hospitaliers, pas du tout prêts à faire face à cette montée soudaine des cas.

>> Chine : le nouveau discours officiel sur le Covid-19 déstabilise la population

Les rues de Pékin étaient déjà désertes depuis un mois. Mais lundi 12 décembre au matin, c'est le vide absolu dans le centre de la capitale. Cette fois, il ne s'agit pas d'un confinement : les habitants, terrorisés par cette première vague d'épidémie, ne sortent plus. Les services de secours ont déjà du mal à faire face à l'augmentation du nombre de cas et sont submergés par les appels au 120, le numéro d'urgence local. "Au cours des 40 dernières années de réformes, notre pays s'est énormément développé, mais nous avons encore beaucoup de lacunes dans les services d'urgence, explique un responsable de centre de secours à Pékin.  

"En raison de la situation épidémique, la demande d'ambulance est énorme, ce qui entraîne de grosses difficultés. Les gens sont très mécontents de ce que nous faisons."

Un responsable de centre de secours à Pékin

Il demande à la population "d'appeler les services de secours uniquement quand cela est nécessaire".

Au moins plusieurs mois de difficultés

Près de 300 000 infirmiers et médecins ont été redirigés vers les unités de soins intensifs. Les Chinois affirment y disposer d'un lit pour 10 000 habitants, un chiffre semblable à ce qu'on trouve aujourd'hui dans la plupart des pays occidentaux. Mais la Chine, elle, n'a pas la même couverture vaccinale. Des millions de personnes, notamment les seniors, ne sont toujours pas vaccinées complètement et les structures hospitalières sont très inégales entre d'un côté les grandes villes, très bien équipées, et de l'autre, les campagnes largement sous dotées. Les autorités préparent ouvertement la population à une situation difficile qui devrait durer au moins plusieurs mois. "Quand pourrons-nous revenir à la normale ?" s’interroge Zhong Nanshan, le chef du Centre national de recherche sur les maladies respiratoires, "je ne peux rien garantir, je pense que ce ne sera pas avant mars prochain", estime-t-il, "au vu de la tendance actuelle."

La période la plus difficile pour les hôpitaux devrait arriver avant les fêtes du Nouvel An chinois, prévues fin janvier. C'est chaque année l'occasion de la plus grosse migration au monde, au cours de laquelle des centaines de millions de Chinois se croisent dans les gares et les aéroports. De quoi provoquer une énorme flambée de Covid. D'autant que les autorités ont désormais mis un terme à toutes les restrictions sur les déplacements.

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