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Covid-19 : à Dunkerque, les horaires des écoles adaptés dès lundi face au variant anglais, même si les élus avaient "demandé plus"

Face à la reprise épidémique du Covid-19 et à la circulation du variant anglais, les maires de la communauté urbaine de Dunkerque avaient demandé la fermeture anticipée des établissements scolaires.

Article rédigé par franceinfo
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L'école élémentaire Alphonse-de-Lamartine à Gravelines (Nord), dans la communauté urbaine de Dunkerque. (GOOGLE STREET VIEW)

A défaut d'une fermeture anticipée, des horaires aménagés, dès lundi 15 février : la préfecture du Nord a opté pour des mesures renforcées, telles que les arrivées et sorties en classe décalées, ou encore le renforcement de la vaccination sur le territoire, pour tenter de contenir l’épidémie de Covid-19 et la transmission du variant anglais dans le Dunkerquois. Vendredi, les maires de la communauté urbaine de Dunkerque (CUD) avaient demandé aux autorités de fermer les collèges et lycées une semaine avant les vacances scolaires. "L'État a proposé toute une série de mesures, explique Bertrand Ringot, maire de Gravelines et vice-président de la CUD. Notamment des rentrées alternées dans les classes, avec des jours en présentiel et des jours à distance pour les collèges et les lycées." 

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"Ce sont des décisions de l'Etat mais nous avions demandé plus, explique le maire de Gravelines, compte tenu du niveau tout à fait exceptionnel du variant anglais sur notre territoire. On est à 80% des tests positifs sont liés au variant en anglais. On a un taux d'incidence de plus de 515 sur la communauté urbaine. Nous, tous les maires de la communauté urbaine, avions demandé de fermer les écoles une semaine avant les vacances. Nous sommes vraiment à un très haut niveau : on est deux fois la moyenne départementale et six fois la moyenne nationale."

"Le variant anglais a boosté le virus et nous oblige à réagir fortement. Les élus doivent être plus dans la boucle."

Betrand Ringot, maire de Gravelines, vice-président de la CUD

à franceinfo

Comme en Moselle, la demande de fermeture des écoles de la part des élus n'a donc pas été suivie. "Je pense qu'ils sont conscients que s'ils accordent cela territorialement, on va vers un reconfinement généralisé, poursuit Bertrand Ringot. Ce n'est pas la posture [du gouvernement]. C'est leur stratégie, dont acte. Je pense qu'on aurait pu tenir compte quand même des taux d'incidence dans certains territoires."

Des classes fermées

Le maire de Gravelines indique avoir "fermé six classes dans (sa) commune" après des cas d'enfants positifs. "On ne ferme pas les écoles, mais peut-être qu'elles vont malheureusement finir par se fermer petit-à-petit, par contamination."

Bertrand Ringot évoque un virus qui "essaime", au départ à Dunkerque et désormais "sur le Gravelinois, le canton de Grande-Synthe et l'Audomarois". La préfecture du Nord recommande d'ailleurs "dans la mesure du possible" de limiter les déplacements vers et à l’extérieur de la CUD et de la communauté de communes des Hauts-de-Flandre et de restreindre autant que possible ses contacts rapprochés à la sphère familiale. Ce qui sera compliqué, selon Bertrand Ringot, puisque que "les bassins d'emploi sont interconnectés, (...) donc le variant va malheureusement circuler".

Des élus qui ne s'estiment pas écoutés

Le maire divers gauche de Dunkerque Patrice Vergriete a, de son côté, dénoncé "une volonté de ne pas écouter les élus locaux" après le refus de fermer les collèges. Il assure aussi que la présence du variant britannique  "représente 80 % des cas positifs au Covid" sur le territoire dunkerquois.

"Notre hôpital est aujourd’hui saturé, les soignants sont épuisés sur le territoire dunkerquois et il n’y a pas de réponse adaptée à cette situation", alerte le maire de Dunkerque. Il est "important de pouvoir réagir vite, parce que sinon la propagation se fait sur les territoires voisins et c’est ce qui va se passer", prévient-il.

Il "regrette" un "refus de l’État" de fermer les collèges et les lycées à une semaine des vacances scolaires, alors que la proposition avait été portée par les maires de la Communauté urbaine de Dunkerque. A la place, la préfecture a décidé de décaler l'arrivée et la sortie des classes dans les écoles maternelles et élémentaires afin d'éviter les attroupements et de faire fonctionner les collèges et lycées "en mode mixte (présentiel/distanciel)".

Masque obligatoire

Le port du masque dans l'espace public est aussi obligatoire à partir de dimanche 14 février dans l'ensemble des communes de la Communauté urbaine de Dunkerque et de la Communauté de Communes des Hauts de Flandre. Ce que ne comprend pas le maire de Dunkerque. "Dunkerque n’est pas une agglomération dense. On est parfois seul dans la rue. Porter le masque quand on est seul ou espacés de 40 mètres sur la plage de Dunkerque… Je ne suis pas sûr que la réponse soit de ce type".

"Le dialogue est difficile", avec l’État et la Préfecture, juge Patrice Vergriete. "Chaque fois que nous faisons des propositions, nous avons le sentiment de ne pas être entendus". "Il faut essayer de comprendre chaque territoire pour identifier les lieux de propagation du virus. Et cela, les élus locaux le connaissent bien", estime le maire de Dunkerque.

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