Coronavirus : une septuagénaire verbalisée devant un Ehpad où elle venait saluer son mari
La préfecture du Tarn affirme que les gendarmes devraient finalement revenir sur leur décision de verbaliser pour violation de "cordon sanitaire".
Elle venait saluer son mari, résident dans un Ehpad du Tarn, par la fenêtre fermée. Munie d'une ardoise elle écrivait quelques mots. "Elle le faisait tous les jours, quelques minutes, depuis le début du confinement des Ehpad, pour aider mon père à ne pas se laisser glisser dans son monde, à ne pas se sentir abandonné", raconte Mariani Boghossian, la fille du couple.
Mais, jeudi 9 avril, Hedwig, 79 ans, a été verbalisée pour violation de "cordon sanitaire". Selon sa fille, deux gendarmes sont intervenus jeudi alors que la septuagénaire stationnait devant la fenêtre fermée de la chambre de son époux, un résident âgé de 93 ans confiné dans l'Ehpad de Graulhet. Pourtant, elle affirme qu'ne poignée de proches d'autres résidents faisaient comme sa mère, profitant de ce que l'Ehpad soit entouré d'une pelouse non délimitée donnant accès aux fenêtres.
Un "cordon sanitaire" à respecter autour des Ehpad
Dans un courriel consulté par l'AFP, la préfecture du Tarn a dans un premier temps confirmé le bien-fondé de cette verbalisation à Mariani Boghossian. "Même si la visite en extérieur de votre mère peut être considérée comme une assistance à personne vulnérable, un cordon sanitaire autour des Ehpad doit être absolument respecté. De ce fait, votre mère était bien en infraction", explique la préfecture. Toutefois, la préfecture a indiqué à l'AFP, mardi, que la gendarmerie allait "rentrer en contact avec la famille pour éteindre la procédure" dans cette affaire "où il y a peut-être eu un peu d'excès".
"Maintenant ma mère n'ose plus y aller, notre inquiétude est que mon père ne tienne pas le coup", alors que son état rend difficile les communications par internet, se désole Mariani Boghossian. "C'est vrai que dans certains cas il y a le risque que des résidents ouvrent les fenêtres à la vue de leurs proches, mais l'Ehpad ne pourrait-il pas y veiller", s'est-elle interrogée. Selon elle, le personnel de l'Ehpad, où sa mère travaillait comme bénévole avant le confinement, ne s'était dans un premier temps pas opposé à ces "rencontres" confinées.
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