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Coronavirus : les pharmaciens d'Auvergne-Rhône-Alpes en ont "ras-le-bol", ils adressent une lettre à Emmanuel Macron

Appelés sur tous les fronts en cette période d'épidémie de coronavirus, distribution de masques, fabrication de gel, relais pour les femmes victimes de violences... les pharmaciens aimeraient un peu plus de reconnaissance, ne serait-ce qu'être "cités" dans les remerciements aux soignants.

Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Pays de Savoie
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les pharmaciens confrontés à la crise du coronavirus en manque de reconnaissance alors qu'ils "font le job !" (illustration). (ADÈLE BOSSARD / FRANCE-BLEU DRÔME-ARDÈCHE)

La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France dans la région Auvergne-Rhône-Alpes adresse une lettre au président de la République Emmanuel Macron pour exprimer son "ras-le-bol" face à la gestion de la crise car "c'est le bordel", selon le pharmacien haut-savoyard Guillaume Dessard, co-président du syndicat des pharmaciens dans la région, rapporte France Bleu Pays de Savoie lundi 13 avril. "J'invite nos ministres et le président à venir passer une journée avec nous. Ils verront ce qu'est le travail d'un pharmacien", ajoute-t-il.

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"Il y a de la fatigue mais surtout un vrai ras-le-bol de la gestion de la crise qui est faite au jour le jour avec des changements quotidiens dans la distribution et le suivi des masques", s'emporte le co-président du syndicat des pharmaciens de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

C'est le bordel, le bazar. On comprend que ce soit une première et que personne ne sait vraiment gérer la crise mais à un moment donné… 

Guillaume Dessard, co-président du syndicat des pharmaciens de Haute-Savoie

à France Bleu Pays de Savoie

Le pharmacien haut-savoyard énumère les nouvelles responsabilités des pharmaciens : "On nous demande également de fabriquer du gel hydroalcoolique mais ils ont tout bonnement oublié que l'on n'avait pas le droit de le faire. On nous redonne le droit puis on nous le retire encore. Il y a une fatigue due à des directives pas claires (…) On nous demande de pister les infirmiers, les médecins, les kinés qui viennent chercher des masques chez nous. On a autre chose à faire que de passer des heures à remplir des tableaux et papiers pour savoir à qui on a donné des masques ou pas. Pour le dispositif sur les violences conjugales, on a appris cela dans les journaux. Bien sûr qu'on le fait mais on n'a eu aucune formation là-dessus. Or, il faut savoir utiliser les bons mots et cela nécessite un minimum de formation et d'aide."

"Il ne faut peut-être pas nous oublier"

Les pharmaciens souhaitent "que l'on arrête de nous mettre la pression au niveau financier" car ils doivent "toujours faire plus avec moins" de moyens. "Ça fait des années que l'État veut faire des économies sur la santé, ça fait des années que l'on tape sur les pharmacies et là on s'aperçoit que l'on a besoin de nous", constate Guillaume Dessard, acide. "Tous les deux jours il y a une pharmacie qui ferme, dénonce le pharmacien. Nous voulons donc que l'on nous fasse confiance, que l'on arrête de nous presser comme des citrons et que l'on nous laisse les moyens pour faire nos tâches. Surtout qu'on les fait bien !"

Guillaume Dessard et les signataires demandent "un peu de reconnaissance, que l'on n'oublie pas, par exemple, de nous citer lorsque l'on remercie le personnel de santé", dénoncent le fait que "nos préparateurs ne sont pas considérés comme des professionnels de santé, donc en théorie, ils n'ont pas le droit aux masques de protection, c'est aberrant". Donc "après la crise, il faudra reconnaître que l'on est là, que l'on a fait le job et qu'il ne faut peut-être pas nous oublier".

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