Coronavirus : l'Ile-de-France expérimente à son tour les "hôtels Covid" pour éviter une seconde vague
L’expérimentation, qui a démarré cette semaine, concerne quatre hôpitaux d'Ile-de-France. Elle consiste à proposer aux malades volontaires, qui ne nécessitent pas une hospitalisation, de s'isoler dans une chambre d'hôtel, afin d'éviter qu'ils contaminent leur entourage.
Eviter une seconde vague. L’AP-HP, l'Agence régionale de santé (ARS) et plusieurs collectivités locales en Ile-de-France lancent le projet Covisan pour lutter activement contre la propagation de l’épidémie de coronavirus en logeant les personnes contaminées, annonce le directeur général de l'AP-HP dans un e-mail aux équipes, relayé sur Twitter par l'institution, samedi 18 avril. "Covisan est un projet visant à accélérer la cassure des chaînes de transmission pour éviter une nouvelle vague de patients graves et pouvoir sécuriser la perspective du déconfinement", écrit Martin Hirsch.
"Bien que nous soyons samedi et que j’espère que c’est pour beaucoup d’entre vous un jour où on peut se changer les idées, il me semble important de partager avec vous un sujet qui va être important dans les jours et les semaines qui suivent : COVISAN". @MartinHirsch ce 18 avril. pic.twitter.com/ZfE8I1koL0
— AP-HP (@APHP) April 18, 2020
L'expérimentation a démarré cette semaine. Elle concerne quatre hôpitaux, la Pitié-Salpêtrière (13e) puis l'hôpital Avicenne à Bobigny (Seine-Saint-Denis), l'hôpital Bichat (18e) et l’hôpital Louis-Mourier (Hauts-de-Seine). Ces sites pilotes, selon l'ARS, seront amenés à proposer un "accompagnement sur mesure" aux patients atteints par le Covid-19 et ne nécessitant pas une hospitalisation, afin de les aider à protéger leur entourage.
"Quand on constatera, avec les personnes concernées, que le respect du confinement à domicile n'est pas possible, ou qu'il fait courir un fort risque de contamination, alors on basculera dans la recherche d'un hébergement alternatif", explique Aurélien Rousseau, le directeur de l'ARS Ile-de-France.
Un hébergement sur la base du volontariat
Dans ce cadre, des hébergements en hôtel seront possibles, de même que des hébergements dans des centres dédiés. "Cela se fera en accord" avec les patients, souligne Martin Hirsch, qui exclut toute contrainte.
Ce dispositif "d'hôtels Covid" a déjà été mis en place dans plusieurs villes françaises, comme à Perpignan (Pyrénées-Orientales). Mais la solution pourrait être généralisée sur tout le territoire, comme le recommande l'Académie nationale de médecine. L'objectif est de prévenir une deuxième vague épidémique lors du déconfinement progressif.
Interrogé sur le nombre d'hôtels qui pourraient être mobilisés dans le cadre de ce projet, le responsable de l'AP-HP n'a pas avancé de chiffre, assurant que les besoins seraient affinés en fonction du diagnostic établi auprès des patients.
Interrogé jeudi sur France Inter, le PDG d'Accor, Sébastien Bazin, a assuré que plusieurs de ses établissements avaient donné leur accord pour accueillir des malades, une pratique qui pourrait être généralisée en France si le projet pilote s'avère concluant.
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