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Coronavirus : infirmiers de profession, ces députés ont décidé de remettre la blouse pour prêter main forte aux soignants

À l’Assemblée nationale, une dizaine de députés sont infirmiers de métier. Beaucoup ont décidé de retourner dans les hôpitaux pour venir en aide aux personnels soignants, en pleine crise sanitaire.

Article rédigé par Julie Marie-Leconte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Emmanuelle Fontaine Domeizel, députée des Alpes-de-Haute-Provence, à l'Assemblee nationale à Paris, 17 juilllet 2018. (LEON TANGUY / MAXPPP)

Annie Chapelier, députée La République en marche de la 4e circonscription du Gard, a passé son 1 000e jour de mandat à l’hôpital de Nîmes. C’était la première fois depuis longtemps. "Je réapprends, explique-t-elle. Il est nécessaire d'être performant pour que, lorsque la vague arrivera et que les besoins des personnels seront urgents et importants, je sois moi-même performante". Tout comme une dizaine d'autres collègues députés, elle est infirmière de métier et elle a décidé de retourner à l'hôpital afin d'aider le personnel soignant à lutter contre l'épidémie de coronavirus.

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À l’hôpital de Besançon (Doubs), en revanche, les patients sont déjà très nombreux. C’est là que la réserve sanitaire a envoyé la députée LREM Emmanuelle Fontaine-Domeizel travailler la semaine dernière, loin de sa circonscription des Alpes-de-Haute-Provence : "J'étais dans le service des maladies infectieuses et tropicales, c'est le service qui a été le premier à recevoir les cas de Covid-19."

Quand je suis entrée dans l'hôpital, j'ai eu les mots du président qui ont résonné très fort : 'C'est la guerre !'

Emmanuelle Fontaine-Domeizel

à franceinfo

Emmanuelle Fontaine-Domeizel a justement envoyé un long message à Emmanuel Macron. "Une fois que cette crise sera passée, on aura tous à tirer des leçons, lui a-t-elle écrit, et ne pas simplement remercier les soignants mais vraiment se repencher sur les conditions de travail, mais aussi sur le statut des soignants qui sont toujours là, même après avoir dit qu'ils étaient en grande souffrance et qu'ils avaient touché le fond."

"Il faut absolument que je puisse en témoigner"

Une commission d’enquête parlementaire analysera la gestion de la crise, à l'automne prochain. Pour l’instant, Sereine Mauborgne, députée du Var, s’est mise au service de son Agence régionale de santé (ARS) en Provence-Alpes-Côte d'Azur, mais à son retour dans l’hémicycle, elle veut en être. "C'est très clair pour moi que je vais lever le doigt parce que je pense que j'ai des notions concrètes, sur des choix qui ont été opérés, des décisions qui ont été prises, l'incapacité qu'on avait en local à appliquer des directives, explique-t-elle. Il faut absolument que je puisse en témoigner et en faire quelque chose".

Pour l’instant, la députée du Var fait régulièrement remonter des notes dans les ministères et au président de la République. Sa dernière préoccupation : doter les auxiliaires de vie en masques. La semaine dernière, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, les aides à domicile n’en avaient plus et la machine n’a pas su se mettre en marche une veille de week-end.

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