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Coronavirus : "Ce n'est pas parce que vous allez dans une salle de spectacle que vous attrapez le virus", plaide le producteur Jean-Marc Dumontet

Plusieurs soirées au Grand Rex "vont être annulées", annonce lundi 9 mars Jean-Marc Dumontet, propriétaire de plusieurs théâtres parisiens. Il appelle à ne pas "tomber dans la dramatisation".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le producteur de spectacles, Jean-Marc Dumontet, invité de franceinfo le 9 mars 2020. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Jean-Marc Dumontet, producteur de spectacles, propriétaire de plusieurs théâtres parisiens, a annoncé lundi 9 mars sur franceinfo que "plusieurs soirées au Grand Rex" du festival d'humour de Paris "vont être annulées". Il appelle à ne pas "tomber dans la dramatisation" alors que les conséquences de l'épidémie du coronavirus Covid-19 pour certaines salles de spectacles sont, selon lui, "assez dramatiques". Il a tenu à rassurer les spectateurs : "Ce n'est pas parce que vous allez dans une salle de spectacle que vous attrapez le virus", a-t-il assuré.

Une réunion d'urgence se tient lundi matin à Bercy avec des représentants des secteurs fragilisés par le coronavirus.

franceinfo : Est-ce que les salles de spectacle se vident ?

Jean-Marc Dumontet : Oui, on note tout de suite un fléchissement parce que le public, les spectateurs s'interrogent sur la difficulté à se rendre dans les salles de spectacle et si c'est dangereux. Il y a quelque chose quand même qu'il faut dire : dans une salle de spectacle, une personne ne va pas contaminer 500 personnes, autrement on serait tous malades. Donc, il faut vraiment raison garder. Il y a une certaine psychose. Je comprends qu'on soit extrêmement prudent. Je comprends qu'on soit vigilant face à une maladie qu'on ne connaît pas bien, où il n'y a pas de traitement. Il n'y a pas de vaccin, donc cet inconnu fait peur. Mais pour autant, ce n'est pas parce que vous allez dans une salle de spectacle que vous attrapez le virus.

Le festival d'humour de Paris qui doit démarrer dans une semaine va-t-il être annulé  ?

Plusieurs soirées au Grand Rex vont être annulées. J'ai une pensée pour tous les exploitants de salles de plus de 1 000 places qui s'arrêtent, qui ne peuvent plus jouer avec une inconnue totale. Est-ce qu'on va reporter les spectacles et quand ? Parce qu'au fond, la question, c'est cette inconnue de la durée de cette épidémie et personne ne le sait. Il y a deux choses. Il y avait d'abord le fléchissement, le ralentissement. Deuxièmement, il y a cette mesure administrative que de dire tous les rassemblements supérieurs à 1 000 places sont interdits sur le territoire.

Il y a une crise sanitaire. Il ne faut pas que ça soit une crise économique.

Jean-Marc Dumontet, producteur de spectacles

à franceinfo

Et là, en vérité, aujourd'hui c'est vrai qu'il y a une crise économique qui se profile. Pour la restauration, l'hôtellerie, les conséquences sont déjà immédiates et vraiment assez dramatiques aujourd'hui, y compris dans certaines salles de spectacle à Paris.

Qu'aimeriez-vous dire au gouvernement ?

Les pouvoirs publics donnent un certain nombre de facilités sur des mesures fiscales et sociales aux entreprises qui sont directement touchées. Ce qui est important, c'est qu'on ne tombe pas dans la dramatisation en permanence et qu'on soit transparent. C'est extrêmement ténu comme gestion de crise. Mais ce que j'ai envie de dire, c'est ne dramatisons pas parce qu'autrement le pays va s'arrêter. Et là, les conséquences sont dramatiques.

Le président de la République s'est rendu vendredi soir au théâtre Antoine dont vous êtes le propriétaire. Que vous a-t-il dit ?

Le président souhaitait que la vie normale soit la règle, que les Français continuent à sortir, à fréquenter les lieux de spectacles. Mais au-delà du monde du spectacle, que les Français continuent à vivre avec un nombre de restrictions importantes. Et puis surtout, avec ces fameuses mesures barrières dont on parle, se laver les mains, ne pas serrer les mains. Ce sont des petits [gestes], mais des petits gestes qui peuvent éviter la propagation. Et c'est nécessaire. Le message du président, c'est qu'il faut évidemment continuer à vivre.

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