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"Convois de la liberté" : un mouvement "loin d'être structuré" mais qui peut donner "un nouvel élan" aux "gilets jaunes", selon la note des renseignements

Les renseignements territoriaux restent prudents sur l'ampleur que le mouvement prendra et sur le profil des personnes qui y participeront.

Article rédigé par David Di Giacomo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une affiche sur laquelle on peut lire "Je soutiens le convoi de la liberté" à Bayonne, le 9 février 2022. (GAIZKA IROZ / AFP)

Alors que les premiers "convois de la liberté" sont partis mercredi 9 février du sud de la France pour arriver vendredi soir à Paris, les renseignements territoriaux suivent "avec attention" ce mouvement d'un nouveau genre, selon une note que franceinfo a pu consulter. "Loin d'être solidement structurés", ces convois "particulièrement médiatiques" sont tout de même susceptibles de donner "un nouvel élan" aux "gilets jaunes", aux complotistes et aux anti-pass, selon cette note émise lundi. Inspiré du mouvement des routiers canadiens contre l'obligation vaccinale, cette version française de "Truckers for freedom 2022" semble également vouloir dénoncer la hausse des prix du carburant et des péages.

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Si les renseignements vont donc surveiller cette mobilisation dans les prochains jours, ils précisent dans leur note qu'elle ne connaît pour l'instant qu'un "succès virtuel". "L'opération canadienne rencontre un fort écho sur les réseaux sociaux français, notamment au sein de la mouvance des anti-pass, complotistes et gilets jaunes." Le groupe Facebook "Le convoi de la liberté" compte par exemple près de 330 000 membres deux semaines après sa création, mais selon les renseignements territoriaux, "la solidarité affichée vis-à-vis de l'évènement ne traduit pas la volonté d'y participer de manière effective". Les cartes, calendriers et points de rendez-vous partagés sur les réseaux sociaux sont donc traités avec précaution, d'autant que les différentes personnes identifiées comme étant des organisateurs donnent parfois des consignes "contradictoires".

Des tensions internes déjà observées chez les "gilets jaunes"

Si l'objectif de ces différents "convois de la liberté" semble d'aller jusqu'à Bruxelles lundi prochain, "des informations dissonantes" sont effectivement relayées avec des convergences vers Paris dès vendredi et jusqu'à dimanche. En tout cas, après les convois partis ce mercredi du Sud de la France, d'autres doivent partir ce jeudi de l'Ouest, puis du Nord et de l'Est vendredi. Le "manque de coordination" et "les différends" relevés par les renseignements "ne sont pas sans rappeler les tensions internes déjà observées dans le mouvement des 'gilets jaunes'". Certains appellent ainsi à un blocage complet pour entraîner des ruptures d'approvisionnement en carburant et en nourriture, ou encore à "des affrontements avec les forces de l'ordre", quand d'autres souhaitent un mouvement "pacifique".

Aujourd'hui, les appels à participer à ces "convois de la liberté" sont donc essentiellement relayées par des groupes antipass et des "gilets jaunes" sur Facebook et Télégram, mais les renseignements territoriaux restent prudents sur l'ampleur que le mouvement prendra et sur le profil des personnes qui y participeront. "Cette mobilisation s'adresse à l'ensemble des professions principalement impactées par la hausse du prix du gazole", comme les sociétés de transport, de travaux publics, et les taxis, estiment-ils tout en notant que, contrairement aux canadiens, les chauffeurs routiers français ont le statut de salariés et ne "supportent pas directement les conséquences de l'augmentation des prix". Ils alertent malgré tout sur le fait que "tous les automobilistes et motards sont vivement encouragés à rallier la cause."

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