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Y a-t-il toujours autant de monde dans les transports malgré le nouveau confinement ?

Contrairement à ce que laissent penser des vidéos postées sur les réseaux sociaux, la fréquentation des transports en commun et des axes routiers est en baisse. Mais le recul est moins important qu’entre mars et mai.

Article rédigé par franceinfo - Elsa de la Roche Saint André
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
De nombreuses images ou vidéos ont été relayées ces derniers jours sur les réseaux sociaux pour montrer qu'il y avait encore beaucoup de monde dans les transports en commun ou en voiture. (COPIE D'ECRAN TWITTER)

Après un week-end de tolérance liée à la fin des vacances de la Toussaint, le nouveau confinement annoncé par Emmanuel Macron pour lutter contre l'épidémie de Covid-19 a réellement débuté lundi 2 novembre. Mais malgré l'appel à rester confiné, de nombreuses images ou vidéos ont été relayées ces derniers jours sur les réseaux sociaux pour montrer qu'il y avait encore beaucoup de monde dans les transports en commun ou en voiture. C'est notamment ce que montrent des images publiées lundi 2 novembre sur Twitter par le journaliste de TF1, Jean-Pierre Pernaut. 

Mais contrairement à ce que laissent entendre ces publications, le deuxième confinement a effectivement eu un impact sur la mobilité des Français. 

Moins de monde dans les métros et les tramways que d'habitude 

Dans les transports en commun, d’abord, la baisse de fréquentation liée au nouveau confinement est notoire. Si les bus, métros et autres tramways des communes françaises étaient déjà moins empruntés depuis le début de la crise sanitaire, le recul du nombre de voyageurs s’est encore accéléré.

Depuis le début de ce nouveau confinement, la RATP indique à franceinfo que le nombre de voyageurs dans ses métros et tramways représente actuellement le tiers par rapport à une fréquentation habituelle. Du côté de Marseille, la fréquentation chute également, de l’ordre de 50% au cours du week-end par rapport à ces dernière semaines, et de 35% pour la journée de lundi, d'après la Régie des transports métropolitains (RTM).

À Bordeaux, Lyon, Lille et Rennes, là aussi, les taux de fréquentation des transports en commun n’atteignent que 40 à 50% de leurs niveaux habituels. C’est encore 46% à Chambéry, 52% à Besançon ou 54% à Orléans, selon les données obtenues auprès de la société Keolis, qui exploite les réseaux de transport dans ces différentes agglomérations.

Moins de bouchons cumulés sur les routes

Il y avait beaucoup de monde sur les routes le week-end du 31 octobre-1er novembre, avec notamment la fin des vacances de la Toussaint et les dernières heures de tolérance avant le début du confinement. Mais depuis, les axes nationaux et autoroutiers semblent beaucoup moins engorgés qu'à la normale. En Île-de-France, on comptait mercredi 4 novembre au matin un peu moins de 100 km de bouchons aux alentours de 8h30. C'est deux fois moins que lors d'une journée classique sur les routes de la région parisienne, d'après les données de la Direction des routes d'Île-de-France.

Au moment où Jean-Pierre Pernaut dénonçait les embouteillages sur l'autoroute A13, lundi 2 novembre un peu après 7h30, la situation était pourtant globalement fluide sur les routes qui menent à la capitale. 

Nombre de km de bouchons cumulés en Île-de-France lundi 2 novembre (SYTADIN)

Plus de monde aux heures de pointe que lors du premier confinement

Ce nouveau confinement a donc effectivement un impact sur le nombre de voyageurs dans les transports en commun ou sur les routes, mais moins que lors du premier confinement, au printemps dernier. A Marseille, si la fréquentation est tombée au tiers de la normale, elle atteignait seulement 10% de son niveau habituel début mai.

L'autre différence par rapport au premier confinement concerne les heures de fréquentation. Au printemps dernier, la courbe de la congestion sur les routes d'Île-de-France restait plate tout au long de la journée. Avec ce deuxième confinement, le trafic suit une tendance plus classique avec une plus forte fréquentation aux heures de pointe.

C'est également ce que notent les chercheurs de l'Inserm sur la base des données de mobilité communiquées par l'opérateur téléphonique Orange : 

Plus de voyageurs contraints de prendre les transports

Même s'il a un impact sur les transports, ce nouveau confinement ne ressemble donc pas du tout à celui du printemps dernier. Ce qui ne veut pas forcément dire que les Français respectent moins les consignes du gouvernement. Contrairement au confinement du printemps pendant lequel les établissements scolaires étaient fermés, les élèves du primaire, du collège et des lycées doivent se déplacer pour aller en cours. Dans certains secteurs, comme dans le BTP, les entreprises sont incitées à continuer leur activité. 

Par ailleurs, côté syndical, la négociatrice de la CFDT sur le télétravail indique à l'AFP avoir de "fortes remontées" de salariés qui étaient intégralement en télétravail au printemps et dont les entreprises réclament désormais leur présence au quotidien ou plusieurs fois par semaine. 

La conséquence de ces décisions c'est que, encore plus qu’à l’accoutumée, l’essentiel des trajets, que ce soit dans les transports en commun ou sur les routes, se fait aux heures de pointe.

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