"Je veux qu'on me laisse travailler" : à Marseille, les restaurateurs manifestent contre la fermeture de leurs établissements décidée par le gouvernement
Les restaurants et bars de la métropole Aix-Marseille seront fermés à partir du samedi 26 septembre. Une décision de l'exécutif pour enrayer la propagation du Covid-19.
Les restaurateurs et cafetiers marseillais se sont réunis vendredi 25 septembre devant le tribunal de commerce à l'appel de l'Union des métiers et des industries hotelières (Umih). Ils dénoncent la fermeture des bars et cafés annoncée à Marseille et Aix-en-Provence par le gouvernement, pour freiner la propagation du Covid-19.
Certains manifestants sont venus en tenue de cuisine avec des casseroles pour faire entendre leur colère. Najla tape avec une cuillère en bois, elle a ouvert un petit restaurant il y a un an à peine : "Moi, mon restaurant fait vingt places assises, donc on respecte toutes les mesures qu'on nous a demandé de respecter : le gel, un mètre entre chaque table... Je ne vois pas comment mon restaurant va créer un cluster de Covid avec à peine vingt places assises."
On s'est pris le confinement, on a vu les grèves, on a vu plein de problèmes ces derniers mois
Najla, une restauratriceà franceinfo
La fermeture totale est incompréhensible également pour Slavika, qui tient un restaurant à Aix-en-Provence. Selon elle, les aides exceptionnelles annoncées par l'État pour soutenir le secteur ne suffiront pas : "Je ne veux pas qu'on nous paye. Je ne veux pas de l'aide de l'État. Je veux qu'on me laisse travailler. On va payer mes employés 80% au chômage. Cette somme aurait dû être allouée à l'hôpital pour renforcer les moyens de l'hôpital et pas à nous." Dans la foule, beaucoup ne veulent pas baisser le rideau. Certains se préparent même à résister. "On a des familles et on imagine tout perdre, assure Laurent, propriétaire de plusieurs restaurants à Marseille. Entre ça et attraper le Covid, je préfère continuer de bosser. On ne va pas se laisser tuer sans rien faire. Marseille, c'est le début de la révolte nationale."
Les syndicats appellent au calme
Cette "révolte" est aussi portée par les syndicats et les associations interprofessionnelles. Mais pas question de déroger à la loi explique Philippe Korcia, président de l'Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône : "Aucune désobéissance au niveau de l'État. On respecte ce qui a été décidé par le gouvernement. On respecte l'ensemble des mesures parce que nous sommes des républicains. Nous ne sommes pas des voyous."
Avec les élus, il espère être entendu par le ministre de la Santé, en visite vendredi à l'hôpital de la Timone et en préfecture. L'arrêté de fermeture sera de toute façon contesté par un recours déposé par le président de Région, Renaud Muselier, au tribunal administratif.
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