Des situations familiales "explosives" avec le reconfinement alerte l’association varoise Le Cap
La période complique les missions de prévention contre les violences familiales et conjugales. Les victimes, confinées avec leur conjoint, ont également peur de porter plainte.
C’est l’un des effets pervers du reconfinement. L’assignation à résidence complique les missions de prévention des violences familiales et génère des situations domestiques explosives.
Battue puis mise à la rue par son époux, une jeune-femme a eu le courage de pousser la porte du Cap, une association d’aide aux victimes de violences conjugales installée à Draguignan dans le Var. "J’ai honte de dire que j’ai été frappée ou maltraitée. Je ne l’ai dit à personne, même pas à mes collègues", confie-t-elle.
L'emprise du conjoint augmente
Avec le confinement, l’auteur des brutalités voit ses attentes de contrôle sur sa partenaire de vie augmenter. Quant aux victimes, elles n’ont pas la possibilité de s’enfuir pour aller trouver du soutien à l’extérieur. Leurs interactions sociales sont également limitées, augmentant l’emprise qu’exerce le partenaire.
En atteste le cas d’une femme qui, ne pouvant sortir, renonce à porter plainte contre son conjoint. "Elle cohabite encore avec monsieur. Et du coup, elle a peur que ça ne la mette en danger s’il apprenait qu’elle avait déposé plainte".
+ 400% d'appels au 3919
La directrice de l’association Le Cap constate déjà les effets négatifs de ce second confinement. "Les gens ont subi le premier et on les sent très, très tendus. Ce qui fait peur aujourd’hui dans les violences, c’est que toutes les situations peuvent être explosives", s’inquiète Louisette Tiouchichine.
Lors du premier confinement, les appels au 3919, le numéro destiné aux femmes victimes de violences, ont bondi de 400%. Entre le 16 mars et le 10 mai 2020, près de 45 000 appels ont été notifiés.
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