Covid-19 : le renforcement du protocole sanitaire dans les lycées, "une très bonne chose", selon le syndicat des personnels de direction
Un "signal devait être envoyé", se félicite un proviseur qui reconnaît qu'il avait des difficultés à éviter les queues à la cantine. Pouvoir alterner les groupes va permettre de mieux gérer le non brassage nécessaire des élèves.
Le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, a annoncé jeudi un renforcement du protocole sanitaire au lycée, un retour des cours à distance et l'annulation des épreuves de contrôle continu prévues dans le cadre du bac nouvelle formule. Depuis le retour des vacances de la Toussaint, un mouvement de protestation a lieu dans certains lycées pour dénoncer un protocole sanitaire jugé insuffisant dans des classes.
"Le signal qui devait être envoyé a été envoyé" par le ministre. "C'est une très bonne chose", a réagi vendredi 6 novembre sur franceinfo Bruno Bobkiewicz, proviseur de la cité scolaire Berlioz de Vincennes et secrétaire national du SNPDEN Unsa, le Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale.
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franceinfo : L'appel à la grève de mardi prochain est maintenu. Qu'en pensez-vous ?
Bruno Bobkiewicz : Je considère que ce qu'il y avait à faire a été fait. Le signal qui devait être envoyé a été envoyé. C'est une très bonne chose, on est très content à la fois sur la question du baccalauréat et sur les questions de limitation du nombre d'élèves. Donc, il faut demander aux organisations syndicales enseignantes pourquoi elles maintiennent le mouvement.
Le protocole actuel était-il insuffisant ?
On avait depuis lundi quelques difficultés à renforcer la partie la plus complète, c'est-à-dire le non brassage des élèves. Donc, on avait des élèves qui faisaient de façon extrêmement importante la queue à la cantine, ils étaient nombreux à manger proches les uns des autres. Le fait de pouvoir accueillir par moitié les élèves dans les lycées va nous permettre de respecter davantage ce non brassage.
Des élèves en partie en classe et en partie à la maison. Comment allez-vous vous organiser ?
C'est la question qui se pose. On va réunir les équipes au plus vite pour pouvoir réfléchir intelligemment aux meilleures façons de prendre en charge nos élèves, c'est certainement une alternance de groupe.
On pourrait imaginer un groupe une partie de la semaine, un groupe une autre partie de la semaine et inverser la semaine d'après. L'idée est de ne pas avoir autant d'élèves sur un même lieu.
Bruno Bobkiewicz, proviseur à Vincennes et secrétaire national du SNPDEN Unsaà franceinfo
Cela n'a pas d'impact considérable sur la nécessité de revoir les emplois du temps, mais cela nécessite de travailler sur ce qui est donné au groupe qui n'est pas pris en charge et sur ce qu'on lui donne à faire. L'idée c'est de la garder le plus proche de l'école sur le maximum de temps tout en limitant le nombre d'élèves sur l'établissement.
Est-ce que cela sera plus simple au moment des déjeuners à la cantine ?
On avait déjà réussi à faire évoluer le dispositif depuis lundi en demandant à certains élèves de déjeuner chez eux un peu plus que d'habitude. Le fait d'avoir moitié moins d'élèves sur le site va nous permettre de respecter cette distance d'un mètre au moment où les élèves déjeunent. On sait bien que les moments de contamination potentiels les plus importants étaient liés à la demi-pension et à l'EPS également.
Fallait-il appliquer ce nouveau protocole pour les collégiens ?
On n'est pas sur les mêmes dimensions d'établissements. Il ne faut pas se l'interdire sur les établissements de grande taille. C'est la demande que nous avons formulé. On a des collèges en France qui ont la même taille, voire des tailles plus importantes, que celles des lycées, donc ça n'est pas qu'une problématique de type d'établissement c'est aussi une problématique de taille. L'idée c'est de réduire le nombre d'élèves en simultané même si a priori au niveau du collège cela semble moins complexe.
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