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Confinement en Martinique : une "catastrophe" pour le tourisme en pleine saison estivale

Le confinement mis en place depuis vendredi soir en Martinique pour lutter contre la reprise de l'épidémie de Covid-19 est un nouveau revers pour le secteur touristique de l'île. Les annulations dans les hôtels se multiplient. Pour les vacanciers, c'est aussi le coup dur.

Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une plage en Martinique, le 25 décembre 2020. Photo d'illustration. (FRANCK DUBRAY / MAXPPP)

À l’accueil de l’hôtel Bakoua, dans la station balnéaire des Trois-Îlets en Martinique, le téléphone n'arrête pas de sonner. "Ce sont les clients qui annulent ou reportent, indique Yves Jacquet, directeur de l’établissement, qui ne sait plus où donner de la tête. Très souvent, ce sont les courts séjours, donc la clientèle locale. Mais la clientèle de métropole commence à annuler carrément les séjours."

Le tourisme en Martinique va mal. Alors que la soixantaine d’hôteliers de l’île commençaient à remonter la pente avec un début de saison estivale bien meilleur qu’espéré, la quatrième vague de Covid-19 et le nouveau confinement appliqué depuis vendredi 30 juillet au soir, pour trois semaines minimum, a plombé la reprise. "Pour le moment, il n'y a pas vraiment d'autre alternative. Si on vient, on reste à l'hôtel et on est confiné. Ce n'est pas terrible, donc les gens préfèrent annuler", explique Yves Jacquet.

"Ça s'annonçait très bien, on était très bien partis au mois de juillet. Par contre, le mois d'août, c'est la catastrophe annoncée." 

Yves Jacquet, directeur de l’hôtel Bakoua

à franceinfo

Le taux d’occupation de l’hôtel était jusque-là de 95%, il tombe à 60% à partir de la semaine prochaine. Pour les vacanciers déjà sur place, c'est aussi la douche froide. Fabrice, Caroline et leur fille Léana sont arrivés de Marseille trois jours avant le début du confinement. "On n'a pas de bol, regrette Caroline. On avait essayé de faire les choses bien et choisi par prudence les DOM-TOM. On a fait les gestes précautionneux, on s'est fait vacciner et fait un test négatif au départ. Donc on est quand même un peu frustré avec ce qui se passe. On s'est fait, entre guillemets, un peu avoir", dit-elle. "Les règles ont changé par rapport au moment où on a pris un billet d'avion, souligne Fabrice. On attendait cette parenthèse avec impatience puisque ça fait quand même presqu'un an et demi qu'on n'a pas pu bouger en dehors de notre ville", poursuit le père de famille, amer.

"À partir du moment où on est vacciné et qu'on a fait les tests, je ne comprends pas qu'on n'ait pas l'opportunité de se déplacer librement avec tous les gestes barrières qui s'imposent. Je ne trouve pas ça cohérent."

Fabrice, en vacances en Martinique

à franceinfo

En temps normal, un million de touristes se rendent chaque année en Martinique. Depuis deux ans, ils sont trois fois moins, avec pour la soixantaine d’hôtels de l’île une perte moyenne de 40% de chiffre d’affaires. Un coup dur pour l'île quand on sait que le secteur du tourisme représente environ 7% de la richesse insulaire, et 10 000 emplois directs ou indirects.

En Martinique, le confinement mis en place en pleine saison estivale plombe le secteur du tourisme - Le reportage de Thibault Lefevre

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