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Confinement après le 11 mai : "Vous allez voir monter la révolte des vieux, la révolte en cheveux blancs", prévient Alain Minc

Pour l'essayiste, continuer le confinement pour une partie de la population signifie "qu'on est dans un système d'assurance où, au lieu de trier les populations par l'argent comme aux États-Unis, on les trie par l'âge."

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Alain Minc, en février 2017. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Alors que le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy a déclaré mercredi 15 avril devant le Sénat que 18 millions de Français resteraient confinés après le 11 mai car ils sont âgés, souffrent de maladies chroniques ou d'obésité, l'essayiste Alain Minc s'en est offusqué jeudi 16 avril sur franceinfo : "Vous allez voir monter la révolte des vieux, la révolte en cheveux blancs, très fortement dans les semaines qui viennent."

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"Il faut quand même raisonner un petit peu. Les vieux sont-ils plus contagieux ? Non. Sont-ils plus à risque ? Oui. Mais prendre son risque, ça participe de la liberté individuelle", s'envole Alain Minc en citant les principes du Conseil national de la résistance.

"On trie les populations par l'âge"

Pour l'essayiste, continuer le confinement pour une partie de la population signifie que "les principes de notre Sécurité sociale qui veulent qu'il y ait égalité de tous les malades devant la médecine n'ont pas lieu d'être et qu'on est dans un système d'assurance où, au lieu de trier les populations par l'argent comme aux États-Unis, on les trie par l'âge."

Je crois qu'on est en train de perdre un peu les pédales.

Alain Minc

à franceinfo

Alain Minc assure avoir eu un "coup de sang" en écoutant le professeur Delfraissy, ce pourquoi il "pense qu'il faut savoir prendre une certaine distance vis-à-vis du pouvoir médical", d'autant qu'on "parle d'une science qui m'a l'air très aléatoire en termes scientifiques, parce que pour des raisons légitimes, il y a très peu de choses que l'on sait."
 
"Il faut quand même penser à tous les dégâts que aussi, au nom de cette lutte légitime contre le virus, on est en train de faire", observe l'économiste, "il faut, à un moment donné, arbitrer entre des contraires. C'est un arbitrage incroyablement difficile. Le seul pouvoir qui est légitime, c'est le pouvoir démocratiquement élu, c'est à dire le pouvoir politique. Les médecins doivent donner leur avis. Ils ne sont pas le pouvoir de décision", les "ayatollahs de quelque discipline que ce soit, les banquiers, les économistes, les prêtres, les médecins n'ont pas lieu d'être, d'occuper le pouvoir."

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