L’étude sur l’hydroxychloroquine co-signée par Didier Raoult "jette un peu d’opprobre sur la recherche en général", estime le président de la Société française de pharmacologie et de thérapeutique
L’étude sur l’hydroxychloroquine co-signée par Didier Raoult "jette un peu d’opprobre sur la recherche en général", estime samedi 3 juin sur franceinfo le Professeur Dominique Deplanque, président de la Société française de pharmacologie et de thérapeutique. Dominique Deplanque est également cosignataire d'une tribune publiée dans le monde dimanche 28 mai, dénonçant "les graves manquements" de l'étude du médecin marseillais.
"Ce qui importe, c'est de rappeler à tous comment, en 2023, la recherche sur le médicament doit être réalisée, afin que ce type d'écarts, si ce n'est de déviances, ne puisse pas se reproduire ultérieurement", explique Dominique Deplanque. Il considère que l'étude mise en cause, publiée sans relecture par des pairs, relève de la "croyance" et pas de la science : "Tout a été fait pour mettre en avant un potentiel effet de ces traitements, alors même que toutes les études bien conduites nous informaient dès l'été 2020 que ce traitement était totalement inefficace", insiste-t-il.
Il qualifie de "position de victimisation qui est une défense comme une autre", la réaction du médecin marseillais, lequel a qualifié de "tribune imbécile" le texte paru dans Le Monde. "On ne peut pas remettre en cause le passé de monsieur Raoult. Assurément, c'est un grand scientifique dans le domaine de la microbiologie. Mais la microbiologie, ce n'est pas de l'évaluation des médicaments", conclut le Professeur Deplanque.
De son côté, L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) annonce samedi 3 juin qu'elle "s'apprête à saisir la justice" concernant la publication de l'étude controversée.
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