Coronavirus : prendre de l'hydroxychloroquine "au long cours" ne protège pas des formes graves de Covid-19, selon une étude française
En se basant sur des données de l'Assurance maladie, les chercheurs de l'Agence du médicament (ANSM) n'ont pas identifié de rôle préventif contre le Covid-19 pour cette molécule.
Les patients traités "au long cours" avec de la chloroquine ou de l'hydroxychloroquine, notamment pour des maladies auto-immunes, n'ont pas été moins touchés par des formes graves de Covid-19 durant l'épidémie. C'est ce que montre une étude française conduite sur près de 55 000 dossiers de patients et publiée mardi 7 juillet.
Réalisée par Epi-phare, structure réunissant l'Agence du médicament (ANSM) et l'Assurance maladie, l'étude a été menée à partir des données de cette dernière (en particulier les remboursements de médicaments) et des dossiers médicaux des hôpitaux (dates d'hospitalisation, diagnostics, actes médicaux et médicaments délivrés…). Les résultats de l'étude ne suggèrent "pas de rôle préventif de l'utilisation des antipaludéens de synthèse (APS) au long cours sur le risque de survenue d'une hospitalisation, d'une intubation ou d'un décès liés au Covid-19".
Une possible absence de bénéfice
L'étude, de type observationnel, "ne permet pas de conclure formellement à l'absence de bénéfice des antipaludéens de synthèse pour la prévention d'une forme sévère de Covid-19", écrivent les chercheurs. Toutefois, les "résultats ne plaident pas en faveur d'une utilisation préventive de l'hydroxychloroquine dans la population, y compris la population la plus à risque, et ce en dehors d'essais thérapeutiques dédiés", insistent les auteurs, qui ont étudié "l'ensemble des personnes ayant reçu au moins six délivrances remboursées d'antipaludéens de synthèse (hydroxychloroquine ou chloroquine) entre le 1er janvier 2019 et le 15 février 2020, dont la dernière au cours du dernier trimestre 2019 ou début 2020".
L'hydroxychloroquine, dérivée de l'antipaludéen chloroquine, est prescrite dans le traitement de maladies auto-immunes, comme le lupus et ou la polyarthrite rhumatoïde. Ainsi, les résultats mettent même en évidence "un sur-risque d'hospitalisation, d'intubation et de décès liés au Covid-19 parmi les patients sous APS au long cours par rapport à la population générale française". Mais "les analyses réalisées suggèrent que ce sur-risque est expliqué par les caractéristiques liées à la pathologie chronique sous-jacente" de ces patients, "notamment la co-médication par corticoïdes oraux, plutôt que par l'exposition aux APS elle-même".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.