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Célébration du Vendredi saint à Notre-Dame de Paris : "Une image de paix, d'espérance" au milieu des chiffres "chaque jour plus terribles" du coronavirus

Confinement oblige, l'évènement, qui sera télévisé, se déroulera en très petit comité, "l'archevêque, accompagné par deux autres prêtres, le recteur de la cathédrale et un évêque auxiliaire", précise le vicaire général du diocèse de Paris.

Article rédigé par franceinfo
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Photo d'archive de la grande croix dorée de Notre-Dame de Paris, dressée le 16 avril 2019 au milieu des décombres de l'incendie qui a frappé la cathédrale. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Le Vendredi saint est célébré dans la cathédrale Notre-Dame de Paris vendredi 10 avril, pour envoyer "une image de paix, d'espérance" au milieu "des chiffres qu'on nous annonce chaque jour plus terribles encore" de l'épidémie de coronavirus, explique le vicaire général du diocèse de Paris Benoist de Sinéty, sur franceinfo.

Ce sera la deuxième cérémonie dans la cathédrale depuis l'incendie il y a presque un an, à la mi-avril 2019. Une célébration "à huis clos" en raison du confinement imposé par l'épidémie de coronavirus.

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Est-ce important de faire une célébration dans la cathédrale Notre-Dame ce Vendredi saint ?

Benoist de Sinéty : Nous sommes Vendredi saint, comme tous les Vendredis saints, l'Église célèbre la mort de Jésus sur la croix et sa mise au tombeau. Évidemment, le contexte de l'épidémie, tout cela rend cette célébration plus particulière. Le fait qu'il n'y ait pas de célébrations publiques autorisées pour des raisons qu'on comprend, évidemment, rend tout cela très, très, très singulier. Il y a un an, Notre-Dame était victime d'un gigantesque incendie qui avait bouleversé tout le monde. Et le Vendredi saint, l'anniversaire de cet incendie, tout cela nous a fait, nous a donné l'idée si je puis dire, d'organiser une célébration à huis clos, une espèce de temps de recueillement avec l'archevêque, accompagné par deux autres prêtres, le recteur de la cathédrale et un évêque auxiliaire qui entreront avec lui pour prier au pied de la croix - cette grande croix dorée que le monde entier a vu le soir de l'incendie, lorsque les portes se sont ouvertes et qu'on a vu dans la cendre la poussière, la nuit, cette croix qui brillait au fond de la cathédrale. Au pied de cette croix, devant la couronne d'épines, Monseigneur Aupetit va prendre un temps de recueillement et, dans sa prière, il va porter tous ceux qui souffrent, tous ceux qui ont besoin d'être soutenus.

Comment les fidèles pourront-ils suivre la célébration ?

Ils pourront suivre ça par la télévision qui va retransmettre l'évènement. Plusieurs chaînes de télévision dans le monde entier. Ce sera très simple. En fait, ce sera pour que tout le monde puisse s'y retrouver. Ce sera un temps de prière silencieuse et on écoutera ensemble des textes qui seront lus par deux comédiens, Philippe Torreton et Judith Chemla, qui ont accepté d'être présents et qui liront des grands textes de Péguy, de Claudel, de Jammes, de Marie Noël, de Mère Teresa. Ce sera donc très sobre, très simple, mais en même temps, l'occasion d'avoir une image qui porte à l'espérance. Je dois dire, nous sommes nombreux à attendre cette image au milieu du ballet d'ambulances, au milieu de ces chiffres qu'on nous annonce chaque jour plus terribles encore. Une image de paix, d'espérance. La beauté des textes de grands auteurs français, notamment la beauté de la musique, la beauté de ce lieu. 

Qu'au cœur de cette cathédrale qui a été victime d'un incendie, une parole de vie puisse jaillir, comme un formidable chant d'espérance pour tous ceux qui prendront le temps, ce matin, de prier et de se recueillir et de méditer autour de cette célébration.

Benoist de Sinéty, vicaire général du diocèse de Paris

à franceinfo

De nombreux prêtres passent au numérique pendant le confinement. Sont-ils forcés de s'adapter à la situation ?

On le remarque maintenant parce qu'évidemment, comme nous n'avons plus d'autre moyen de communiquer qu'un site Internet, évidemment, ça se remarque davantage, mais ça fait longtemps. Les prêtres, ce sont d'abord des êtres humains. Les prêtres de 80 ans, ils sont de la génération de ceux qui ont vécu avant le web. Ceux qui ont 30 ans, 35 ans, ils ont grandi avec tout ça et ils le maîtrisent parfaitement, les réseaux sociaux et toutes les vidéos-conférences, etc. C'est vrai que c'est un peu un peu exotique parce que ça, c'est original, mais en fait, ce sont des hommes de leur génération. Et c'est vrai que, depuis le début de cette pandémie et du confinement, beaucoup de paroisses, beaucoup de diocèses, beaucoup de communautés ont créé leur chaîne YouTube ou l'ont développée ou ont profité de ces moyens de communication pour rester en contact avec les fidèles de leur paroisse. Mais plus encore parce qu'il y a beaucoup de gens qui, seuls chez eux, sont démunis, inquiets ou souhaitent pouvoir réfléchir et se mettent en contact avec des communautés, avec des paroisses, rejoignent des groupes de fidèles qui suivent les offices sur les réseaux sociaux, sur YouTube. Il y a quelque chose qui se passe en ce moment.

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