C'est ma maison. Deux semaines après le déconfinement, quel est l’état du marché immobilier ?
Les "nouveaux" critères de recherche des acquéreurs, c'est le thème de ce nouveau numéro de "C'est ma maison". Avec la chute des recherches de logements à Paris, - 44%, l'augmentation en Seine-et-Marne, +24% et l'augmentation des recherches de résidences secondaires. Principale incertitude, l'obtention du financement de ces acquisitions.
Après deux mois de pause, le marché immobilier a redémarré le 11 mai dernier. Charlie Cailloux, conseiller juridique pour le site immobilier PAP.fr, revient aujourd'hui sur les nouveaux critères des acquéreurs et notamment la chute des recherches de logements à Paris.
franceinfo : quelles sont les tendances deux semaines après la “reprise” du marché ?
Charlie Cailloux : Avec le confinement, tout le monde a dû s’adapter à de nouvelles conditions de vie et certains semblent prêts à bouleverser leurs habitudes. Et ça se ressent dans les critères de recherche de logement sur notre site : en Ile-de-France par exemple, Paris a enregistré une baisse des recherches d’environ 44%, alors que la Seine-et-Marne a progressé de 24% !
Dans la plupart des métropoles, c'est le même phénomène : les recherches en centre-ville diminuent, au profit des recherches dans l'ensemble du département. On voit aussi une nette progression des recherches de résidences secondaires : le Calvados, la Dordogne, l'Hérault ou les Pyrénées-Atlantiques ont enregistré des progressions de 30 à 50%.
Et comment peut-on expliquer ces variations ?
D’une part, le confinement (la promiscuité) a renforcé pour certains la nécessité de déménager. Et d’autre part, le confinement a fait exploser le télétravail, toutes les entreprises qui le pouvaient l’ont mis en place, dès le début de la crise et les acquéreurs misent sur le fait qu’elles pourraient le faire perdurer, au moins pour un ou deux jours par semaine.
Dans ces conditions, les acheteurs sont prêts à habiter plus loin de leur lieu de travail afin d’avoir une meilleure qualité de vie (plus d’espace ou un jardin). En tout cas, il y a toujours une volonté d’acheter : le volume des recherches sur PAP n’a presque pas baissé durant le confinement, et depuis le 11 mai il est même en hausse par rapport à l’année dernière.
Il y a toujours une volonté d'acheter mais les acheteurs pourront-ils obtenir leur financement ?
C’est la principale incertitude. Les taux augmentent légèrement, les banques durcissent aussi un peu les conditions d’obtention de crédit, et surtout, il y a une dizaine de millions de personnes au chômage partiel, et à terme, probablement une hausse du chômage tout court. Or, on n’obtient pas de crédit immobilier quand on est au chômage.
Quels conseils donner aux vendeurs dans ce marché incertain ?
Il faut être raisonnable sur le prix ! Si vous proposez la vente au prix du marché, vous aurez des acquéreurs : ils s’attendent globalement à retrouver les prix de mars dernier ou, au mieux, à pouvoir négocier un peu à la baisse, en profitant justement du contexte économique incertain. Dans ce contexte, si vous vendez de particulier à particulier, vous pouvez afficher directement un prix 5% moins cher, ou vous aménager une petite marge de négociation (puisqu’il n’y aura aucune commission à payer).
Dernière question qui intéresse vendeurs et acquéreurs : peut-on déménager à plus de 100 km ?
Oui, les déménagements au-delà de 100 km et tous les déplacements indispensables à la vente ou à la location d’un bien immobilier sont autorisés. L’attestation dérogatoire de déplacement a été mise à jour vendredi 22 mai et comporte désormais cette case.
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