C'est ma maison. Achat / vente : le marché immobilier peut redémarrer
L'interdiction de se déplacer, de se rencontrer, a complètement mis sur pause les ventes immobilières. Le marché immobilier peut désormais redémarrer, mais pas tout à fait normalement. Charlie Cailloux, conseiller juridique pour le site immobilier PAP.fr, nous dit quel est l'état d'esprit des acquéreurs et des vendeurs.
Demain, lundi 11 mai, c’est le début du déconfinement ! On va détailler dans ce nouveau numéro de "C'est ma maison" ce que cela change pour les personnes qui vendent et qui achètent un logement avec Charlie Cailloux, conseiller juridique pour le site immobilier PAP.fr.
franceinfo : demain, on siffle la reprise du marché immobilier ?
Charlie Cailloux : Oui, ça va à peu près tout débloquer, tout ce qui était interdit pendant le confinement, et qui bloquait l'immobilier, va redevenir autorisé. Tout simplement parce que nous n'aurons plus besoin d'attestation dérogatoire de déplacement, donc il n’y a plus de liste de motifs de sortie autorisés (en tout cas dans le rayon de 100 kilomètres), et pour l'immobilier, ça signifie que les visites de logement peuvent reprendre, les déménagements, les évaluations, les diagnostics aussi.
Enfin, même si pendant le confinement, des notaires ont assuré des signatures à distance, cette fois, les études notariales vont reprendre leur activité plus normalement, ce qui permettra de gérer plus de signatures.
Donc toute la chaîne des intervenants à une vente peut normalement reprendre à partir de demain lundi 11 mai ?
Oui, tout le monde peut reprendre à partir de ce lundi, mais pas tout à fait normalement ! Les consignes sanitaires s’imposent plus que jamais, et notamment il faut éviter le maximum de visites réelles en filtrant les contacts en amont. Cela veut dire donner un maximum d’informations aux acquéreurs dès les premiers contacts, et recourir éventuellement à une première visite par vidéo.
Par ailleurs, certaines entreprises - c'est le cas de PAP - proposent des visites virtuelles de logement, donc de visiter à distance un logement qui vous intéresse depuis chez soi. Quand le vendeur met une visite virtuelle dans son annonce, en moyenne, il ne lui faut que 3 visites réelles pour vendre, parce que ça donne aux acquéreurs une très bonne idée de l'agencement du logement. Quand ils viennent ensuite visiter en vrai, c'est pour confirmer leur intérêt, le contact est super qualifié. C'est donc une solution à privilégier dans les mois qui viennent.
Quelle est la réaction des acquéreurs et des vendeurs pour l’instant ? Est-ce que cette crise a remis en cause leurs projets ?
Sur la période, on a constaté une baisse de seulement 4% des recherches de logements. Les acquéreurs sont toujours là. Pour certains la volonté d'acheter est même plus pressante parce que le confinement a agi comme un révélateur d'un problème de logement. On constate une hausse de 5% des recherches de maisons (pas un retournement de marché donc mais un petit effet “lassitude du confinement”).
La volonté d’acheter est là, mais reste une incertitude, c’est la possibilité d’emprunter. Si la crise économique s’installe, si les taux d’intérêt grimpent, certains devront redimensionner leur projet.
Et du côté des vendeurs ?
L’inquiétude des vendeurs, c’est une baisse des prix, ce que l’on ne constate pas pour l’instant. Si vous mettez en vente un studio ou un deux-pièces à Paris, vous aurez plusieurs dizaines de contacts (même à plus de 10.000 euros/m²). Maintenant, l’évolution des prix dépendra de l’ampleur de la crise économique et de son impact local. Donc il vaut mieux ne pas attendre pour vendre.
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