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"C'est le moment que nous craignions tous" : en guerre depuis 2014, le Yémen enregistre son premier cas de coronavirus

Le conflit entre pouvoir et rebelles soutenus par l'Iran a déjà fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils. La pandémie pourrait encore aggraver une situation catastrophique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 1 min
Un soldat Houthi masqué monte la garde, le 14 mars 2020 à Sanaa (Yémen). (KHALED ABDULLAH / REUTERS)

Le Yémen, pays en proie à une grave crise humanitaire due à la guerre, a annoncé, vendredi 10 avril, un premier cas de contamination au nouveau coronavirus, faisant craindre aux ONG des répercussions catastrophiques en cas de propagation de l'épidémie. "Le premier cas confirmé de nouveau coronavirus a été recensé dans la province de Hadramout", dans le sud du pays, a indiqué sur Twitter la commission gouvernementale sur la pandémie.

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La personne contaminée dans la localité de Chahr reçoit des soins médicaux et son état est stable, a précisé ce comité, dirigé par le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale. Vendredi, un couvre-feu de 24 heures a été imposé à Chahr et ses environs. Toutes les personnes ayant été en contact avec le patient sont recherchées pour être isolées, a indiqué l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur Twitter.

700 lits pour 30 millions de personnes

"C'est le moment que nous craignions tous, car le Yémen est sous-équipé face au virus, avec seulement la moitié des établissements de santé encore opérationnels", déplore Xavier Joubert, directeur de l'ONG Save the Children au Yémen. Selon cet humanitaire, le Yémen compte 700 lits en unité de soins intensifs et 500 ventilateurs pour une population de quelque 30 millions de personnes. "Ce qui nous inquiète aussi, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de tests [500 disponibles actuellement] et de centres" pour les faire, confirme Yann Josses, coordinateur de Médecins du monde au Yémen, dans un entretien à l'AFP.

On s'attend à une catastrophe humanitaire, avec plusieurs millions de personnes infectées.

Yann Josses

à l'AFP

Le conflit déclenché en 2014 entre pouvoir et rebelles soutenus par l'Iran a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils, selon des ONG, et provoqué la pire crise humanitaire au monde avec 24 millions de Yéménites dépendant des aides, d'après l'ONU.

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